• Image du soir

     Amis artistes, amis esthètes !

     Il y a cette image, que je croise de temps en temps (souvent en hiver, par ailleurs) depuis que je suis toute petite, et qui me fascine (oui, tout me fascine : c'est mon naturel élan d'affection pour le monde qui m'entoure, je le trouve merveilleux), et dont je me demande parfois combien d'autres la remarquent. Et comme les belles choses sont faites pour être partagées...

     Les soirs d'hiver, ou les matins d'hiver, quand il fait encore nuit noire et qu'il a plu récemment, le goudron et les pavés brillent de mille reflets. À chacun de mes pas ces éclats se déplacent sur les aspérités du sol, comme si la lumière que me renvoyait le sol – milliers de minuscules gouttes d'eau illuminées, comme autant d'astres éclos sous mes pieds –, cette lumière orangée et si belle des lampadaires qui se reflète sur le sol comme quelque chose qui jaillirait circulairement sur lui, comme si ces éclats lumières n'étaient là que pour me donner la surprenante impression que sous mes pieds, à chaque instant, éclate un feu d'artifice qui se renouvelle à chacun de mes mouvements. Sur le long de toute ma route, je garderai ainsi les yeux baissés, pour regarder avidement ces feux d'artifices imaginaires exploser en m'accompagnant sur le goudron.

     Les soirs d'hiver, ou les matins d'hiver, quand il fait encore nuit noire et qu'il a plu récemment, je suis fascinée par cette vision qui me jaillit à la figure et dont j'ai parfois l'impression qu'unique et toute à moi, elle est l'un des liens des complicité secrète qui m'unit avec le reste du monde. Savoir si je me leurre ou non est sans importance : j'y prendrai toujours plaisir, que vous voyez aussi ces feux d'artifice ou non.

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