•  Edit : après relecture de mon article, il me semble un peu louvoyant (d'autant plus que je n'apporte rien en la matière). Si vous avez la même impression et que mon article vous casse les couilles, je vous invite donc à le sauter pour vous rendre à la fin, où vous trouverez une sélection d'autres articles portant sur le même sujet. Passez une bonne journée quand même ! (Oui, je suis wholesome. Si vous ne savez pas ce que ce mot veut dire, vous pouvez lire mon article ou vous rendre ici : Google Traduction.)

     Je ne sais pas trop comment j'avais prévu de nommer cet article, mais certainement pas comme ça, avant de réaliser que, puisque je participais à un sympathique event d'Eklabugs, il me fallait peut-être bien apprendre à me conformer aux normes - détournées ici, puisque pour atténuer le brut "Réseaux sociaux", je me suis permis de rajouter "titre nul", ce qui n'est guère mieux.

     Le vrai titre de cet article, donc, serait : L'ère de la gentillesse. Ou peut-être Dialectique du cynisme. Ou n'importe quel autre titre peu évocateur.

     

     M'égaré-je ? Peu s'en faut. Eklabugs, tout d'abord, un léger mot à ce sujet, comme il se doit : il s'agit d'un projet participatif qui propose chaque mois un thème sur lequel tout un chacun peut poster un article sur son blog (chaque article renvoyant à la fin aux autres articles, ce qui permet, a priori, de découvrir tout un tas de blogs intéressants).

     

     Le sujet, vous l'aurez deviné, porte sur les réseaux sociaux. Je ne suis pas une grande fan des réseaux sociaux : autant le principe est génial (pouvoir rencontrer des gens et échanger avec eux sans regard pour la distance géographique, ce qui permet donc de mettre l'accent en priorité sur les centres d'intérêt & co), autant ses applications phares sont... Douteuses. De Twitter et ses 140 caractères, qui réduisent les messages à des punchlines au détriment de la pensée (c'est l'animal dissertatif qui est en moi qui se réveille), à Snapchat et son diktat de l'image (et du filtre !), sans parler de Facebook et sa politique de narcissisme (rappelons qu'à l'origine, il s'agissait de noter les photos des filles du campus...), ou même de 9gag et ses posts éphémères qui nous feront toujours rire trois secondes, mais ne nous apprendront sans doute rien de durable...

     Évidence que je suis ni la première ni la dernière à dire : les réseaux sociaux, c'est chronophage. J'y ai pour ma part tiré peu d'intérêt ; c'est certes amusant, mais... Peu gratifiant intellectuellement, et beaucoup de pertes de temps.

     

     Cependant, pour toute rabougrie que je sois, je ne suis pas là pour cracher sur les réseaux sociaux (ou tout du moins, c'est déjà fait, et il me faut maintenant enchaîner), mais évoquer un phénomène récent qui résulte exactement de cette dialectique de l'évolution dont je parlais il y a quelques articles (pour les non-initiés : on n'évolue jamais qu'en se contredisant), et que j'ai pu découvrir car un article du Monde - dont les idées ont, je l'avoue, énormément influencé mes réflexions pour cet article.

     (Wow, mon introduction est sans doute dix fois plus longue que mon article en substance. Toutes mes excuses.)

     Si je ne doute pas qu'au début des réseaux sociaux la politesse et le bien-pensant, le politiquement correct et compagnie étaient un sine qua non (puisqu'on montre une image de soi, tout de même), il n'est pas très difficile de constater que de nos jours, de la même façon qu'on se plaît à appeler nos meilleurs potes "salope", le cynisme est de mise. Prenez un instant pur regarder les memes de 9gag : il s'agit pour une très grande partie d'humour noir (qui ne manque pas de me faire rire, il est vrai). (Prenez un instant pour regarder quelques tweets sur Twitter : on y trouvera un grand nombre de trolls.) En réalité, le cynisme est la conséquence directe de la gentillesse : parce qu'elle peut paraître fade ou hypocrite, le cynisme fait vrai, le cynisme est piquant... Et donc attrayant (parce qu'appeler sa pote "salope", ça marque plus de complicité que d'être toute gentillesse avec elle). Et puis, qu'on se le dise : pas d'humour sans une pointe de cynisme. Les blagues les plus drôles prennent toujours des victimes, il en est ainsi ; et à vrai dire, ça dédramatise le tragique et ça n'en est pas plus mal.

     Mais même le cynisme peut s'affadir, et ce d'autant plus que, devenu lieu commun, il touche désormais même les sphères les plus sérieuses (ou tout du moins celles qui devraient l'être) de notre société : ai-je réellement besoin de développer l'incontournable sujet des tweets de Trump, leur violence haineuse, leur insuffisance intellectuelle, leur irresponsabilité, et surtout, la pauvreté de la langue dont il fait montre ? (140 caractères, les gars. C'était prévisible ! Et con, dans la mesure où les gens ont tendance à raccourcir leurs messages par eux-mêmes, et que par conséquent la limite n'était pas indispensable. M'enfin.) Et puisqu'il est devenu norme... Rien n'est plus excitant que de passer outre.

     Et les voici : les wholesome memes. ("Memes sains", en anglais.) Les memes gentils. Le détournement du cynisme : c'est presque une forme de cynisme plus élevée, le cynisme fait au cynisme. "Peut-on aller bien dans un monde qui va mal ?", titrait cyniquement Philosophie Magazine le mois dernier. Avec les wholesome memes, la réponse est oui, et même mieux : non seulement on peut aller bien, mais on peut aussi tenter de rendre le monde un peu mieux (plot twist : en 2017, on peut être altruiste).

     Communauté née sur Reddit quelques temps après l'élection de Trump (tiens donc), elle consiste en tout un tas de memes détournés pour ne plus être cyniques mais gentils, de messages positifs et gentils, d'histoires gentilles de gens qui sont heureux et le partagent, d'histoires gentilles des gens gentils qui ont fait des gentillesses, et de la gentillesse gentiment gentille. (Avouez, le mot veut plus rien dire dans vos têtes, là.) Alors, bon. Oui, ça fait très niais, dit comme ça. Et oui, c'est ridicule. Mais pas plus que les memes habituels. Et ça fait sourire, parce que ça change, ça surprend, ça désarme, et finalement, c'est plaisant. C'est piquant à sa façon, mais c'est piquant comme du curry adouci à la crème. Il ne s'agit pas d'un retour en arrière, il s'agit d'une profession, d'un "aller au-delà" : le nombre de memes qui sont repris de memes cyniques en témoigne. Il ne s'agit pas non plus de simple mièvrerie, car il ne s'agit pas de se voiler la face en imaginant que tout va bien, ou d'être hypocrite dans un monde qui hypocritement condamne l'hypocrisie, mais simplement de passer outre. De passer outre et de faire naître quelque chose dans le vaste océan du cynisme. De regarder différemment, et de sourire par empathie aussi. Politesse - cynisme - gentillesse.

     Je ne sais pas si ça perdurera. Je ne pense pas que ça l'emportera sur le reste. Ça reste néanmoins une petite oasis plaisante, même pour l'allergique aux réseaux sociaux que je suis. Parfois il me suffit de 30 secondes pour y faire un tour et d'en ressortir, bêtement souriante. 30 secondes, ça va. Si ça me fait sourire, si après ça ma journée est illuminée, ça n'est pas du temps perdu. Bizarrement, les sourires restent plus longtemps quand ils sont primitifs que lorsqu'ils sont dûs au cynisme.

     Que dire ? Soyez heureux, prenez soin de vous, et si vous déprimez, tentez les wholesome memes. Pour les flemmards, c'est par ici -> reddit.com/r/wholesomememes/

     

     Oh, et ! Voici la liste des autres articles sur le sujet des réseaux sociaux (si je ne vous ai pas perdus entre temps) :

     - Projet Eklabugs : une visite au zoo, ça vous dit ? (Eyael_)

    - Eklabugs #2 Les réseaux sociaux _ L'histoire du très grand Snapchat (Tyfenn)

    - [Eklabugs] Mes réseaux sociaux (Sname)

    - Eklabugs - Février 2017 | Réseaux sociaux (#Yuki)

    - [Eklabugs] Des infographies pour briller en société (-Zutto-)


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  •  Vous pensez à quelle vitesse ?

     Et d'ailleurs, vous pensez comment ? Vous voyez-vous penser ? Vous entendez-vous penser ? Vous sentez-vous penser ?

     Pensez-vous avec des mots ? Ces mots, les voyez-vous, les entendez-vous ?

     Vos idées se teintent-elles de couleurs, d'odeurs, de goûts ? Y a-t-il une musique en arrière-plan de vos pensées, quand vous n'avez nulle musique en tête ?

     Vous pouvez penser et en même temps avoir des arrières-pensées, mais pouvez-vous avoir des arrières-arrières-pensées ? Et combien de pensées peuvent s'additionner en même temps dans votre esprit, simultanément ?

     Est-ce qu'on ne penserait pas dans un sixième sens, où seules les essences vaudraient ?


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  •  Oui, bon, je voulais poster cet article un jeudi, mais j'y ai pas pensé jeudi. Et puis, c'est pas ma politique d'écrire des articles à l'avance et de prévoir leur publication pour plus tard, donc, na, nous sommes samedi et je parle du jeudi.

     

     Puisque les semaines sont amenées à s'enchaîner et à se donner naissance les unes aux autres, et que jour après jour nous retrouvons nos détestés lundis, bon vieux mardis, sympathiques mercredis, impatients jeudis, enfin vendredis, appréciés samedis et regrettés dimanches, il faut bien apprendre à se placer quelques jalons dans la semaine pour venir l'éclairer en attendant le week-end (qui, semblerait-il, n'a besoin de rien pour briller par lui-même).

     L'un de ces jalons de ma semaine, c'est Space Boy. Qu'est-ce que Space Boy ?

     Space Boy, c'est mon petit plaisir du jeudi. (Quoique, prise dans le tourbillon de mes études, il m'arrive de ne pas regarder le nouveau chapitre le jour même, ni même parfois la semaine même ; mais je ne tarde jamais trop avant de rattraper ce que j'ai manqué.) 

    Ça, c'est l'illustration qu'avait faite l'auteur pour présenter son projet, au début. Depuis, il a encore amélioré son style...

     

     Space Boy, c'est aussi une BD super-cool dont un chapitre sort tous les jeudis. Ça se passe dans le futur (et dans l'espace, aussi, un peu), avec des personnages attachants et un brin de mystère. C'est une BD jolie et aérée, avec des passages que je trouve poétiques, parfois.

     

    La première case.

     

     Je saurais pas vous résumer l'histoire (dans la mesure où moi-même, je ne sais pas où est-ce que l'auteur va nous mener), mais allez voir par vous-mêmes : je vous assure que ça en vaut vraiment la peine. C'est en anglais, mais c'est un anglais vraiment simple à comprendre, donc même sans être bilingues vous devriez pouvoir y prendre du plaisir (et qui sait, pourquoi pas apprendre quelques mots en passant).

     (Et puis, l'auteur est quand même extra avec ses fans, et ça, c'est cool.) (Et puis, si vous connaissez pas encore, vous avez 100 épisodes à lire, donc c'est cool, vous avez pas besoin d'attendre chaque jeudi pour savoir la suite. En revanche, vous aurez du mal à tenir, une fois venus à bout des 100 épisodes..)

     

      

      

      

    Cliquez sur n'importe quelle illustration pour accéder à la BD (gratuite et en ligne) !


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  •  Quand j'étais petite, j'adorais le toboggan (bon, comme tout le monde, hein). Une fois, alors que j'étais encore petite, j'ai décrété que j'étais grande, et que le toboggan c'était pour les bébés, et que j'aimais plus le toboggan (allez, dites-moi que je ne suis pas la seule à avoir fait ça !). Je ne sais pas si j'ai tenu longtemps, mais j'ai fini par comprendre que c'était stupide de se priver de toboggan juste par fierté. En grandissant, j'ai fini par m'en détourner un peu, du toboggan. Cela dit, si je croise un toboggan à ma taille, même maintenant que je suis adulte, je n'ai rien contre un petit tour, par nostalgie.

     Aimer le toboggan — refuser le toboggan — retourner au toboggan — se détourner du toboggan — retrouver le toboggan.

     Cette relation avec le toboggan, qui évolue en se contredisant, n'a rien d'exceptionnel. Observez un peu : on trouve ça partout. Quand je me fais des amis, je commence par être gentille (parce qu'agresser les gens, ça fait fuir), mais je finis inévitablement par leur lancer des piques, histoire de juger leur humour. Gentillesse — fausse méchanceté — puis gentillesse sincère, quand je deviens proche de la personne — et enfin, moqueries-complicité.

     Dans l'Histoire aussi, les mouvements littéraires s'enchaînent en se contredisant : classicisme obstiné dans les règles — romantisme qui envoie balader les règles et part dans les épanchements lyriques — réalisme qui envoie balader les épanchements et se veut conforme à la réalité, puis naturalisme qui pousse encore plus loin — symbolisme. (Oui, bon, c'est de la vulgarisation.)

     Enfants nous admirons nos parents, adolescents nous les rejetons — adultes nous les acceptons. Preuve que se contredire n'est pas forcément régresser : accepter ses parents, ce n'est pas nier ce qui nous a opposés à eux, c'est passer outre.

     Et il en va de même partout : pour les artistes qui au fur et à mesure qu'ils progressent trouvent bon leur travail, puis le jugent mauvais, puis l'apprécient de nouveau, par exemple, mais aussi et surtout pour tout le monde, dans notre petite vie personnelle. Et ça n'est jamais que du progrès, dans une direction ou dans une autre.

     Aussi bien, l'immaturité feinte ne peut être parfois que la preuve d'une maturité assez éclairée pour prendre du recul sur elle-même (ou bien juste une preuve d'immaturité, dépend sur quel échelon de l'échelle on est).


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  •  Vous connaissez le Jeu ? (Si oui, ben, rien qu'avec le titre, vous avez perdu, ahah.)

     Si ce n'est pas le cas, voici le concept de ce jeu débile : à partir de maintenant, vous jouez au Jeu toute votre vie. Chaque fois que vous pensez au Jeu, vous perdez. Et tant que vous n'y pensez pas, vous gagnez.

     C'est con, non ? Pour ma part, quand je perds, par frustration, j'envoie un SMS à un de mes amis, pour leur partager ma défaite.

     

     Voilà, haïssez-moi, je vous aime.

     Cet article n'est qu'une introduction pour un autre article à venir, que je posterai un de ces jours. D'ici-là, ne perdez pas trop o/

     

    Edit : la suite de cet article est disponible ici !


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  • Il faudrait étudier la question

     Je suis restée perplexe, puis j'ai ri ; avant de réaliser que, faute d'avoir réellement compris la démonstration de son charabia, ou d'avoir les connaissances nécessaires pour m'exprimer dans les règles de l'art, j'étais incapable de le contredire, là, comme ça.

     Enfin. Drôle d'énergumène.


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  •  Longtemps j'ai associé des groupes, issus d'univers différents, entre eux, en essayant d'en trouver les équivalences ; et comme je me doute que cette première phrase vous éclaire bien peu, attendez la seconde pour trouver un exemple. Par exemple, prenons l'univers de Harry Potter et celui de La Guerre des Clans : dans l'un il y a quatre maisons, dans l'autre quatre clans. Quel clan correspondrait à quelle maison ?

     Le Clan du Tonnerre, c'est celui toujours trop cool trop gentil trop bien, celui du protagoniste : donc évidemment, c'est Gryffondor. Serpentard, c'est ceux qui sont perçus comme méchants, un peu mystérieux aussi, ce qui colle plus ou moins au Clan de l'Ombre. Prenons le Clan du Vent : ceux qui se font pas mal victimiser par les autres, perçus comme assez faibles... Poufsouffle, évidemment. Quant à Serdaigle, plutôt neutre mais regardé avec sympathie, c'est l'équivalent du Clan de la Rivière.

     Vous saisissez le principe ? C'est un jeu sans fin : on peut toujours faire des associations nouvelles. Tenez, par exemple, prenons les quatre filières du baccalauréat les plus connues : S, ES, L, STMG. Les S, c'est ceux qu'on perçoit comme l'élite, ce sera donc Serpentard. Les STMG, au contraire, sont toujours raillés : va pour Poufsouffle. Les L sont toujours dans leurs bouquins, donc Serdaigle. Quant aux ES, entre S et L, gentils mais pas méprisés, ce seront les Gryffondors.

     Mais n'y voyez pas là de jugement définitif : je sais bien que les S sont perçus comme bosseurs, à l'instar de Serdaigle, que c'est des L qu'on dit qu'ils n'ont pas d'avenir (victimes comme les Poufsouffles ?), etc. On peut retourner un peu tout et faire des associations différentes à partir des mêmes éléments : le tout, c'est de mettre en exergue certains aspects desdits groupes, des traits de caractère, pour jouer la correspondance. Ce faisant, on entre dans le domaine du cliché, c'est vrai : mais en tentant de faire le tour de la façon dont sont perçus ces groupes, on apprend aussi à faire mouvoir leurs identités, et donc à porter un oeil nouveau sur eux.

     Mais qu'importe cette réflexion : ce que je voulais, c'était lancer un jeu, auquel vous participeriez, ce jeu des petites cases, où il faut faire correspondre des groupes ou des personnages (vous pouvez très bien prendre des personnages de films, de séries, de livres, etc., et essayer de savoir à quelle maison/clan/filière/élément/groupe/etc. ils correspondraient).

     Allez, un dernier pour la forme : dans Narnia, Susan, c'est quand même la sale garce qui renie Narnia à la fin, donc elle, clairement c'est Serpentard. Lucy c'est l'héroïne trop cool trop gentil et tout, donc Gryffondor. Edmund, rejeté à cause de sa trahison première, c'est Poufsouffle (il fait penser à Ernie McMillan, Poufsouffle qui croyait pas Harry avant de se rallier à lui à la fin ; et puis, il a un côté un peu victime, quoi). Peter, le mec intelligent, et responsable, et tout, ce sera Serdaigle. Quoique... Peter le Brave, donc Gryffondor ? Et Edmund aussi pourrait aller à Serpentard. Quant à Lucy, c'est la loyale et la gentille : Poufsouffle, donc ? (Mais elle avait aussi un côté assez farfelu... Comme Luna Lovegood dans Serdaigle ! Preuve que ce n'est pas si facile que ça, finalement.) 

     

     Je sais combien c'est ridicule et superficiel et nul, mais : à vous o/


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