• Récemment, j'ai installé DailyArt, et je ne regrette pas. DailyArt, c'est une application pour portable qui vous fait découvrir un tableau par jour. Il y a même une petite explication (genre histoire de l'oeuvre et/ou de l'auteur) (bon c'est en anglais), bref, le concept est très chouette.

     Pour être honnête, il n'y a pas très souvent des tableaux qui sont de mon genre (j'ai un indécrottable côté moderne), mais ça me permet justement de regarder des tableaux auxquels je ne prêterais pas forcément attention (il n'y en a qu'un par jour, donc c'est compliqué de zapper, si vous voyez ce que je veux dire), et de repérer des détails intéressants, de développer mon regard esthétique sur les choses. Je ne lis pas toujours les descriptions, mais je les trouve plutôt bien faites (parfois elles attirent votre regard sur un élément du tableau, j'aime bien ça) ; et puis quand il y a un tableau que je reconnais ou qui me plaît au premier coup d'oeil, ça me met toujours de bonne humeur. En somme, un bon investissement (surtout que c'est gratuit, ahah).

     C'est par ici, si ça vous intéresse : https://www.getdailyart.com/

     Et si vous voulez commenter le tableau du jour, n'hésitez pas à poster dans les commentaires, c'est le même tableau pour tout le monde donc je saurai de quoi vous parlez ! ;)

     

     Oh, et puis, je me dis que j'aimerais bien faire une application comme ça, mais avec de la poésie française. Je note l'idée dans un coin de ma tête, je m'y attellerais peut-être cet été (avec un ou deux acolytes, quand même, parce qu'il faut se faire un sacré stock littéraire) (sans compter de développer ladite application, mais je compte sur ma liste de contacts pour trouver un développeur volontaire).

     

     


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  •  J'ai inventé une règle de vie très sérieuse. J'ai le droit à 38 secondes maximum de non-bonne humeur par jour.

     La non-bonne humeur, ça désigne la tristesse, la colère, la déprime, le désespoir, la crise de nerfs, l'envie d'abandonner ou de tout claquer, mais aussi la fatigue psychologique, l'apathie ou le blasage (ça se dit, ça ?).

     Les 38 secondes, ça vient du fait que là où j'habite, il y a un ascenseur qui met 38 secondes pour aller jusqu'au dernier étage (le mien). Le soir, l'année dernière, quand je rentrais des cours, j'avais 38 secondes seule dans l'ascenseur, face à mon reflet, 38 secondes pour laisser tomber la bonne humeur. Une fois que l'ascenseur s'arrêtait en haut, c'était fini. Je n'avais plus que le temps que les portes s'ouvrent pour me recomposer une bonne mine avant d'avaler les escaliers du dernier étage - et la vie reprenait son cours.

     38 secondes, c'est à la fois peu et long. En 38 secondes, j'avais le temps de me regarder dans le miroir, de me défier du regard - Alors, Décaféine, tu vas déprimer aujourd'hui ? -, de me guetter un peu, parfois de m'effondrer. Mais ça n'avait jamais le temps de devenir dramatique, il fallait inévitablement que par la suite je sente l'ascenseur ralentir, que je me dise, allez, c'est fini, il faut se préparer à revenir à la réalité, que je redresse mes lunettes et que je vérifie mon sourire, l'avoir ajusté pile pour le moment où les portes s'ouvrent.

     Ces 38 secondes étaient hors du temps, enfermées dans cet ascenseur minuscule. Elles me permettaient de fixer tout sentiment négatif dans ce seul moment régulier de ma vie, et d'avoir l'assurance qu'aucun ne s'échapperait ailleurs. Le reste du temps, c'était nada. Interdit de déprimer, pas le droit de se laisser aller ; si j'avais envie, ou si ça me venait en tête, c'était tant pis pour moi, je n'avais qu'à trouver le moyen de penser à autre chose. 

     Bizarrement, ça a marché. A quelques exceptions près (personne n'est parfait, même en suivant les conseils de Ron Padgett), je m'y suis tenue, à cette règle. La probabilité de croiser mes voisins en sortant de l'ascenseur m'obligeait à ne pas dépasser ces 38 secondes, et en même temps, en donnant une existence à ces sentiments négatifs, en leur attribuant une place, je les surveillais strictement - sans pour autant les refréner ou les nier, puisque je me guettais tous les soirs. Peut-être aussi était-ce dû à mon incompatibilité naturelle avec la tristesse, un mythe que je me suis acharnée à entretenir chez moi (et qui ne me réussit pas trop mal), quoique l'optimiste que je suis persiste à croire qu'un peu de travail sur soi et de sens de la mesure suffit pour se donner les conditions d'être heureux - mais c'est facile de le penser quand on est heureux.

     J'ai donc été, malgré tout, une personne profondément heureuse, depuis un peu plus d'un an que j'ai établi cette règle. (Je l'étais tout autant avant, mais l'adversité ne m'avait pas encore donné l'occasion de réfléchir à l'intérêt de créer une règle de ce genre.) Il m'est arrivé trois ou quatre fois de dépasser mon quota (pour les grandes occasions, je m'autorise jusqu'à 48h de détresse, quoique d'expérience, au bout de 24h je suis trop fatiguée d'être déprimée et je décide d'arrêter en me secouant un peu), mais je crois que je m'en sors pas trop mal ; en tous cas assez bien pour ne pas avoir à envisager d'autre règle de vie.

     Maintenant, j'ai cessé de me guetter, mais les fois où je commence à fatiguer de la bonne humeur, je chronomètre 38 secondes sur mon portable.


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  •  C'est rigolo, Padgett, ça fait, genre, Inspecteur Gadget.

     

     Pour tous ceux qui rêvent de devenir parfait, ou n'osent plus espérer que la recette miracle existe, si si, elle existe, et la voici :

    (C'est un poème de Ron Padgett, et je le laisse en anglais, mais en cherchant sur Google, les plus anglophobes d'entre vous devriez pouvoir trouver une traduction. Deal with it.)

     

    __________

     

    How to Be Perfect

    By Ron Padgett (Collected Poems)

     

    Everything is perfect, dear friend.
    —KEROUAC

    Get some sleep.

    Don't give advice.

    Take care of your teeth and gums.

    Don't be afraid of anything beyond your control. Don't be afraid, for
    instance, that the building will collapse as you sleep, or that someone
    you love will suddenly drop dead.

    Eat an orange every morning.

    Be friendly. It will help make you happy.

    Raise your pulse rate to 120 beats per minute for 20 straight minutes
    four or five times a week doing anything you enjoy.

    Hope for everything. Expect nothing.

    Take care of things close to home first. Straighten up your room
    before you save the world. Then save the world.

    Know that the desire to be perfect is probably the veiled expression
    of another desire—to be loved, perhaps, or not to die.

    Make eye contact with a tree.

    Be skeptical about all opinions, but try to see some value in each of
    them.

    Dress in a way that pleases both you and those around you.

    Do not speak quickly.

    Learn something every day. (Dzien dobre!)

    Be nice to people before they have a chance to behave badly.

    Don't stay angry about anything for more than a week, but don't
    forget what made you angry. Hold your anger out at arm's length
    and look at it, as if it were a glass ball. Then add it to your glass ball
    collection.

    Be loyal.

    Wear comfortable shoes.

    Design your activities so that they show a pleasing balance
    and variety.

    Be kind to old people, even when they are obnoxious. When you
    become old, be kind to young people. Do not throw your cane at
    them when they call you Grandpa. They are your grandchildren!

    Live with an animal.

    Do not spend too much time with large groups of people.

    If you need help, ask for it.

    Cultivate good posture until it becomes natural.

    If someone murders your child, get a shotgun and blow his head off.

    Plan your day so you never have to rush.

    Show your appreciation to people who do things for you, even if you
    have paid them, even if they do favors you don't want.

    Do not waste money you could be giving to those who need it.

    Expect society to be defective. Then weep when you find that it is far
    more defective than you imagined.

    When you borrow something, return it in an even better condition.

    As much as possible, use wooden objects instead of plastic or metal
    ones.

    Look at that bird over there.

    After dinner, wash the dishes.

    Calm down.

    Visit foreign countries, except those whose inhabitants have
    expressed a desire to kill you.

    Don't expect your children to love you, so they can, if they want to.

    Meditate on the spiritual. Then go a little further, if you feel like it.
    What is out (in) there?

    Sing, every once in a while.

    Be on time, but if you are late do not give a detailed and lengthy
    excuse.

    Don't be too self-critical or too self-congratulatory.

    Don't think that progress exists. It doesn't.

    Walk upstairs.

    Do not practice cannibalism.

    Imagine what you would like to see happen, and then don't do
    anything to make it impossible.

    Take your phone off the hook at least twice a week.

    Keep your windows clean.

    Extirpate all traces of personal ambitiousness.

    Don't use the word extirpate too often.

    Forgive your country every once in a while. If that is not possible, go
    to another one.

    If you feel tired, rest.

    Grow something.

    Do not wander through train stations muttering, "We're all going to
    die!"

    Count among your true friends people of various stations of life.

    Appreciate simple pleasures, such as the pleasure of chewing, the
    pleasure of warm water running down your back, the pleasure of a
    cool breeze, the pleasure of falling asleep.

    Do not exclaim, "Isn't technology wonderful!"

    Learn how to stretch your muscles. Stretch them every day.

    Don't be depressed about growing older. It will make you feel even
    older. Which is depressing.

    Do one thing at a time.

    If you burn your finger, put it in cold water immediately. If you bang
    your finger with a hammer, hold your hand in the air for twenty
    minutes. You will be surprised by the curative powers of coldness and
    gravity.

    Learn how to whistle at earsplitting volume.

    Be calm in a crisis. The more critical the situation, the calmer you
    should be.

    Enjoy sex, but don't become obsessed with it. Except for brief periods
    in your adolescence, youth, middle age, and old age.

    Contemplate everything's opposite.

    If you're struck with the fear that you've swum out too far in the
    ocean, turn around and go back to the lifeboat.

    Keep your childish self alive.

    Answer letters promptly. Use attractive stamps, like the one with a
    tornado on it.

    Cry every once in a while, but only when alone. Then appreciate
    how much better you feel. Don't be embarrassed about feeling better.

    Do not inhale smoke.

    Take a deep breath.

    Do not smart off to a policeman.

    Do not step off the curb until you can walk all the way across the
    street. From the curb you can study the pedestrians who are trapped
    in the middle of the crazed and roaring traffic.

    Be good.

    Walk down different streets.

    Backwards.

    Remember beauty, which exists, and truth, which does not. Notice
    that the idea of truth is just as powerful as the idea of beauty.

    Stay out of jail.

    In later life, become a mystic.

    Use Colgate toothpaste in the new Tartar Control formula.

    Visit friends and acquaintances in the hospital. When you feel it is
    time to leave, do so.

    Be honest with yourself, diplomatic with others.

    Do not go crazy a lot. It's a waste of time.

    Read and reread great books.

    Dig a hole with a shovel.

    In winter, before you go to bed, humidify your bedroom.

    Know that the only perfect things are a 300 game in bowling and a
    27-batter, 27-out game in baseball.

    Drink plenty of water. When asked what you would like to drink,
    say, "Water, please."

    Ask "Where is the loo?" but not "Where can I urinate?"

    Be kind to physical objects.

    Beginning at age forty, get a complete "physical" every few years
    from a doctor you trust and feel comfortable with.

    Don't read the newspaper more than once a year.

    Learn how to say "hello," "thank you," and "chopsticks"
    in Mandarin.

    Belch and fart, but quietly.

    Be especially cordial to foreigners.

    See shadow puppet plays and imagine that you are one of the
    characters. Or all of them.

    Take out the trash.

    Love life.

    Use exact change.

    When there's shooting in the street, don't go near the window.


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  •  Ou plutôt :

    De l'intérêt des émoticônes

     

      En tant que chose élitiste et ingrate envers la modernité (c'est mon côté académicienne, voyez-vous ; et puis, j'ai toujours aimé cracher sur les réseaux sociaux...), je n'utilise pas d'émoticônes. J'utilise des smileys, mais pas des émoticônes. Les smileys sont faits de symboles (genre : :3, , =o, ê_é, etc.), les émoticônes sont de petites images, pour ceux qui ne connaissent pas la différence.

     Je n'utilise pas d'émoticône parce que même si les smileys ne sont pas des mots, j'ai constaté qu'on en faisait un usage plus modéré (moins de listes de smileys à la suite, moins de combinaisons de smileys à la place des mots, moins de tendance à répondre par uniquement des smileys, etc.), et qu'en plus, les gens que j'apprécie le plus utilisent des smileys, et pas des émoticônes. (C'est ce que j'appelle dans ma tête la politique de smileys : en fonction des smileys (ou émoticônes) que vous utilisez, je peux deviner très rapidement si nous sommes faits pour nous entendre ou non. Un de ces jours, je vous expliquerai comment ça marche.)

     

     Enfin, là n'est pas le sujet. Je n'aime pas les émoticônes et j'en utilise très peu (exception faite d'une ou deux conversations WhatsApp où tout le monde en utilise et où j'ai fini par m'y mettre par mimétisme ; mais en dehors de ça, vous ne me verrez jamais en mettre). Et je n'en ai jamais vraiment compris l'intérêt, jusqu'au jour où, sur WhatsApp justement, j'ai eu l'idée de faire des rébus avec. On prend rapidement le coup, et on s'amuse bien cinq ou dix minutes comme ça. Bon, on finit vite par se rendre compte des limites (il n'y a pas de raie, pas de phacochère (alors qu'il y a un suricate : comment fait Timon sans Pumba ?!), pas toutes les lettres de l'alphabet, il manque plein d'objets, de plantes, d'animaux, de paysages...), et puis parfois on finit par s'accommoder un peu avec la réalité (on va dire que ce cheval est un âne). Il n'empêche que ça m'a bien divertie, alors, à vous de vous amuser un peu :

    (par ordre de difficulté croissante... Courage !)

     

    Courage !
    Celui-là c'est pour vous échauffer...

     

     

    Eh non, pas tout à fait... 
    Eh non, la réponse n'est pas Je te barre vachebulle, mais c'était bien tenté...

     

    Eh oui, c'est pas facile, les rébus... :P
    Allez, vous devriez prendre le coup (même si je concède qu'en effet, les rébus ne sont pas toujours faciles) !

     

    Tut tut tut, je ne vais quand même pas vous donner la réponse aux rébus à chaque fois !!
    Un peu de poésie pour passer au niveau supérieur, mais vous pouvez vous en sortir !

     

    --
    Un indice : Verlaine.

     

     

    --
    Et le boss final ;)

     

     Je ne vous donne pas les réponses, mais n'hésitez pas à donner vos hypothèses en commentaire ! (ou à partager vos propres rébus...)


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  •  Une anecdote sur la bien-pensance, comme une ouverture d'une réflexion que je devrais écrire un jour (mais plus tard, peut-être, si j'en ai le courage).

     

     C'est une amie qui me l'a racontée, et je crois que cette amie la tient elle-même d'une autre amie que je ne connais pas (mais qui l'a vécue, pour le coup). Mais qu'importe, la source de cette anecdote, tout comme le nom de la protagoniste, ne sont pas nécessaires. Sachons simplement que la protagoniste se baladait, en mars ou en avril 2017, dans le 16ème arrondissement de Paris (oui, c'est cliché), et que c'est alors qu'un militant des Républicains l'a accostée pour lui refiler un tract pro-Fillon.

    - Ah, non, désolée, ça ne va servir à rien, déjà je suis de gauche, et puis en plus, élire un type qui a profité de l'argent public pendant des années, non merci.

    - Ah.... Je vois, vous êtes bien-pensante, vous !!

    - Bien-pensante ? Evidemment que je suis bien-pensante, vous croyez quoi ? Vous êtes mal-pensant, vous, peut-être ? Qui voudrait mal penser ?

     

     Lorsqu'on m'a raconté ça, j'ai beaucoup ri. Et puis, j'y ai réfléchi, et finalement, je crois que plus qu'une anecdote, on pourrait presque en faire une fable ; car il y aurait beaucoup de réflexions qu'on pourrait en tirer.


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  •  Parce qu'être exigeant envers soi-même, c'est se donner les moyens de réussir. C'est pas moi qui le dit, c'est ma typographie (oui, bon, du coup, c'est moi).

     

    Là, y a marqué "exigence"

    Et là, y a marqué "réussite" !

     Elles sont rigolotes, mes petites lettres, non ? Non ? :(


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  •  En faisant mes courses, je me suis retrouvée, dans le rayon Hygiène Féminine, face à une pénurie de mes serviettes hygiéniques Always habituelles (promis, je ne suis pas payée par la marque pour caser ce nom).

     

     Avant d’enchaîner sur tout autre propos, mon code de déontologie journalistique mon goût pour les détails non-nécessaires (qui par ailleurs est à la source de cet article, au cas où vous ne l’auriez pas encore deviné) m'impose d'émettre ces quelques réflexions à propos de la marque Always.

     Premièrement, j'ai pour habitude de la choisir depuis plusieurs années, parce qu'elles sentent super-bon (probablement un peu trop, pour des serviettes hygiéniques), et que j'adore sentir leur odeur avant de les mettre. Vraiment, ça pourrait faire un parfum pour femmes (sauf que si ce parfum existait, les personnes qui le porteraient se prendraient des remarques du genre Ouah, ton parfum il me fait penser à mes serviettes hygiéniques, ce qui, admettons-le, n'est pas très glamour).

     Deuxièmement, je prends les vertes et les bleu turquoise (mais les bleu turquoise sont les plus belles, et comme en plus elles ont des petites attaches à mettre sur les côtés de la culotte, c'est plus pratique, ça évite les tâches, donc sur tous les plans ce sont mes préférées par rapport aux vertes, mais ne me demandez pas pourquoi, j'achète aussi les vertes quand même). Je prends toujours les vertes et les bleu turquoise (en plus en général elles se vendent par paquets de plusieurs paquets (oui, paquet-ception)). Question d'habitude.

     Troisièmement, il y a quelques années j'étais tombée sur une publicité sympa (vous savez, celle qui s'appelait « Comme une fille » : si vous ne connaissez pas, allez voir), qui, oui, était faite pour donner une bonne image de la marque, mais c'était une publicité que j'aimais bien ; d'ailleurs, j'ai toujours pensé qu'il faudrait un jour que je vous fasse un article sur les publicités, mais j'ai toujours eu la flemme. Enfin, en tous cas, pour celle-là, c'était une publicité féministe et toute cool, et comme je l'aimais bien je ne la zappais pas. J'aime bien reconnaître aux bonnes publicités leurs qualités et ne pas les zapper par conséquent.

     Quatrièmement, c'est rigolo comme marque, Always, parce que ça me fait penser à Harry Potter, évidemment (si, cette fois-ci, vous savez ! – After all this time ? – Always.). Et, à propos du lien incongru entre des serviettes hygiéniques et l'un des passages les plus chargés d'émotions de Harry Potter : j'aime bien, quand cette réplique de Harry Potter ressort, au détour d'une conversation, rajouter « Comme les serviettes hygiéniques ! », par humour. Et vice-versa, je ressors la réplique quand on parle des serviettes hygiéniques... D'ailleurs, si j'étais la marque, je crois que je détournerais ce passage pour en faire une publicité. Non ? Je suis la seule à trouver que ça serait marrant ?

     Et cinquièmement, bien qu'étant étudiante, et donc économe à tout va, je persiste à acheter des serviettes hygiéniques de marque, parce que je considère que ce n'est pas un luxe que d'avoir des serviettes hygiéniques confortables (ou tout du moins le moins inconfortables possible). Rappelons qu'avoir ses règles une semaine par mois, ça fait 3 mois par an, et donc 10 ans en 40 ans, ce qui est quand même pas mal, et semble justifier que je puisse accorder de l'importance au choix de mes serviettes hygiéniques.

     Et sixièmement : d'ailleurs, à propos de cette importance des serviettes hygiéniques, j'ai appris récemment que dans les kits de dignité à 7€ (vous savez, les kits distribués aux gens dans des camps de migrants et autres, pour assurer leur dignité quoi, avec brosse à dent, savon, ce genre de trucs), il y avait un rasoir, mais pas de serviettes hygiéniques. On comprend qu'il soit important pour un homme (ou même une femme) d'avoir un rasoir, néanmoins (et a fortiori quand on parle de dignité), il me semble assez absurde de ne pas proposer de serviettes hygiéniques aux femmes (je m'adresse à la population féminine : préféreriez-vous avoir un rasoir, ou des serviettes hygiéniques ?). C'est, je crois, à cause de cette tendance de la société à faire comme si les règles et tout le bordel qui les accompagne n'existaient pas (on ne parle pas de ce genre de sujet en public, comprenez-vous), dont les symptômes, maintenant que j'ai remarqué cette tendance, me posent de plus en plus problème : ça va de la honte des filles au lycée lorsqu'on voit des serviettes hygiéniques dans leur sac (ou honte quand au contraire elles n'en ont pas et doivent aller en demander à d'autres filles, et par là même admettre qu'elles ont leurs règles) au logement sans poubelle dans les toilettes/la salle de bain, choses qui sont là anodines, mais on a bien vu plus haut que c'est complètement stupide, de concevoir un kit de dignité en oubliant d'y mettre des serviettes hygiéniques pour les femmes (et ce sont tous des problèmes liés au fait qu'on a tendance à faire comme si les règles n'existaient pas, et donc à oublier vraiment qu'elles existent, parfois).

     

     Voilà, donc, bien que n'étant pas une fanatique des serviettes hygiéniques Always, j'avais cette habitude d'acheter des serviettes hygiéniques de la marque Always, et je me suis retrouvée, là, dans le rayon Hygiène féminine, sans serviette hygiénique de la marque Always (bon, en fait, si, il y avait d'autres serviettes hygiéniques de la même marque, mais ce n'étaient ni les vertes ni les bleu turquoise, et par conséquent ce n'étaient pas les mêmes épaisseurs, donc dans ma tête, c'était tout pareil, il n'y avait pas mes serviettes habituelles, quoi).

     J'ai donc (oui, le dénouement arrive déjà, directement après exposition du problème (et des digressions qui en ont (un peu trop) découlé)) hésité longuement, en regardant les épaisseurs, couleurs, marques et prix de chaque paquet exposé sous mes yeux, avant de finalement, en l'espace de 2 secondes, me décider pour une boîte au pif (oui, je sais, c'était bien la peine d'hésiter et de réfléchir).

     

     J'aurais très bien pu arrêter mon article là, et vous parler de l'absurdité d'hésiter entre plusieurs boîtes de serviettes hygiéniques juste parce que celle dont on a l'habitude n'est pas présente, et d'y réfléchir avant de finalement prendre une boîte au pif. Il y aurait sans doute eu assez pour méditer sur l'absurdité de la vie et du con-su-mé-risme (articulez bien s'il vous plaît, c'est un mot sé-ri-eux).

     Mais voyez-vous, ma vie pleine d'aventures ne s'arrête pas là. Car quand je suis arrivée chez moi, j'ai ouvert cette fameuse boîte de serviettes hygiéniques (il s'est avéré que c'étaient des Nana, nom qui est moins rigolo, moins raffiné, et qui me fait penser soit à Tom-Tom et Nana, soit à Nana de Zola, ce qui prouve que je maîtrise tous les domaines de la littérature, ou presque). Comme je viens de le dire entre parenthèses, c'étaient des Nana. Je n'avais, jusque-là, de mémoire, utilisé des Nana qu'une seule fois, lorsque j'avais eu mes premières règles, en vacances en Italie (youhouh). Je n'en avais pas gardé un souvenir particulier, elles étaient mieux que les Carrefour, dont je ne suis vraiment pas fan, mais elles ne sentaient pas comme les Always (dont j'ai expliqué plus haut que c'était l'atout principal).

     J'ai donc pris une serviette hygiénique Nana, et je l'ai ouverte pour pouvoir l'enfiler (enfin, vous m'avez comprise). Et c'est là que j'ai eu une révélation (enfin, pas vraiment, mais sur le coup, ça m'en a presque fait l'effet) : car la serviette hygiénique avait un sens. Comprenez qu'il y avait un devant et un derrière, je devais positionner ma serviette en mettant une extrémité précise sur le devant de ma culotte, et l'autre extrémité sur le derrière.

     

    Bon, je n'ai pas réussi à trouver une photo d'une serviette hygiénique Nana, mais voici une représentation d'une serviette hygiénique, pour ceux qui éventuellement ne sauraient pas à quoi ça ressemble. Les ailes, là, sur le côté, y en a pas toujours, mais quand y en a c'est top, parce que ça se colle sur le dessous de la culotte et du coup ça l'entoure et ça évite les tâches sur le côté, vous voyez ? Même si ça colle et que quand c'est mal collé ben c'est quand même bien relou, pour tout un tas de raisons compliquées à expliquer dans une description d'image qui est censée être courte.

    (Ça y est, je suis parée pour pouvoir écrire Les serviettes hygiéniques pour les nuls, je pense.)

     

     Mes serviettes Always n'avaient jamais de sens, on pouvait les positionner dans les deux sens. Mais devinez quoi ? J'ai toujours eu ce réflexe de regarder, de jeter un coup d’œil ne serait-ce que pendant un dixième de seconde pour vérifier que je ne mettais pas potentiellement ma serviette hygiénique à l'envers.

     Je crois que, dans un petit coin de ma tête, ça m'a toujours un peu perturbée de ne pas avoir d'indication à propos du sens, comme si, du coup, je risquais de mettre ma serviette hygiénique à l'envers. En fait, maintenant que j'ai essayé une serviette hygiénique Nana, je réalise que c'est probablement parce que c'est la marque que j'ai portée en premier dans ma vie, et que mes premières serviettes hygiéniques devaient avoir un sens ; inconsciemment, j'avais intégré le fait que les serviettes hygiéniques avaient un sens. Pendant des années, en enfilant des Always, je cherchais un sens, parce que pour moi, il devait y en avoir un.

     Pourtant, là, en découvrant que la serviette hygiénique que je venais de déballer (oui, parce que les serviettes hygiéniques sont emballées, et même qu'il faut garder l'emballage pour pouvoir ré-emballer la serviette hygiénique usagée avant de la jeter ; et même qu'il y a des emballages ultra-sophistiqués et tout, en fonction des marques*), j'ai trouvé que c'était bizarre, quand même, de mettre un sens aux serviettes hygiéniques : après tout, elles n'en ont pas vraiment besoin...

     (Oui, je vous raconte que j'ai été perturbée toute ma vie parce que les serviettes hygiéniques que j'utilisais n'avaient pas de sens, puis je conclus en disant que le jour où je découvre une serviette hygiénique avec un sens, je suis encore plus perturbée. Moquez-vous si vous voulez...)

     Et puis, je me dis que quand même, c'est stressant d'utiliser des serviettes hygiéniques qui ont un sens, car cela crée la possibilité de se tromper de sens (et alors, que pourrait-il donc se passer ?). D'un autre côté, quand il n'y a pas de sens, j'ai parfois peur qu'il y en ait un quand même, et que je me trompe, donc ce n'est pas mieux.

     Et puis, au moment où j'étais en train de peser le pour et le contre à propos du sens des serviettes hygiéniques (ce qui, admettons-le, est d'une importance cruciale), j'ai soudain réalisé que si ma serviette hygiénique avait un sens, c'était que quelqu'un, derrière, genre, un(e) scientifique ou un(e) ingénieur(e), avait réfléchi à ça, et avait conçu le sens de ma serviette hygiénique ainsi que toute ma composition. Je me suis demandé ce que ça devait faire, d'avoir comme métier la conception du sens des serviettes hygiénique, et ça m'a paru tellement absurde que j'ai ri. (Voilà, et ça me semble faire une bonne fin d'article, ça.)

     

    * Oui, donc, à propos des emballages de serviettes qu'on peut réutiliser pour ré-emballer les serviettes (qui ne font en fait qu'un pauvre aller-retour, de l'emballage à la culotte, puis de la culotte à l'emballage, du coup), je vous ai fait un classement commenté des marques que j'ai testées en prenant l'emballage comme critère : en n°1 arrive la marque Nana, avec un emballage ultra-sophistiqué qui permet de vraiment bien ré-emballer la serviette, et même que y a un mini-mode d'emploi sur l'emballage pour que vous compreniez comment bien ré-emballer votre serviette et bien refermer après, et même que j'ai dû lire le mode d'emploi deux fois pour être sûre de bien comprendre ; en n°2 arrive la marque Always (comme dans Harry Potter, vous savez...) dont l'emballage contient un petit autocollant pour refermer l'emballage après y avoir mis la serviette usagée ; et en n°3 arrive la marque Carrefour, qui n'a rien prévu pour qu'on réutilise les emballages afin de ré-emballer les serviettes : mais ça marche quand même, alors...


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