• Archives Ask (2020-2024)

    2024

    • C'est bien l'Allemagne ?
      C'est là où je me sens chez moi.

    • Tu portes quoi comme montre ?
      C'est une petite montre, au cadran d'un rose un peu doré, avec les heures écrites en chiffres romains et un bracelet bleu foncé.

    • @ (Phesyle)
      Je crois que vous le savez, mais vous êtes la raison pour laquelle je suis venue sur Ask. Ça explique partiellement pourquoi j'ai si longtemps été asociale sur Ask : j'y étais pour lire vos réponses, et accessoirement me distraire en répondant à des questions. (Pendant longtemps il ne m'est pas venu à l'esprit que je pouvais échanger avec d'autres gens aussi.)

      Vous êtes la seule personne que je vouvoie. Le vouvoiement relève d'un accident : je voulais vous écrire une lettre, j'hésitais avec le tutoiement, et quelqu'un m'a dit, en gros, "C'est une inconnue à qui tu as proposé de correspondre, autant aller jusqu'au bout de l'idée et la vouvoyer, non ?" Et c'est resté depuis, même si je suis sûre que de temps en temps le tutoiement m'échappe. Les deux me font me sentir coupable (de snobisme ou de facilité), je crois.

      Il y a des années je vous prenais pour une sainte (chose qui n'avait rien à voir avec votre mode de vie – quoi que). C'était votre regard sur le monde et votre sensibilité littéraire, je crois que ça me laissait l'impression qu'il existait un monde sans jugement moral, et que la beauté pouvait l'emporter sur tout. Vous me rendiez lyrique.
      Je ne sais plus que faire de cette idée mais je continue d'avoir un respect immodéré pour votre façon d'être, d'une façon ou d'une autre.

      Tous les ans il m'arrive un moment où je me dis que je devrais vous écrire. Souvent c'est au printemps mais parfois c'est n'importe quand. Je lorgne sur l'idée mais je ne sais jamais par où commencer ou quoi raconter, et surtout je me souviens vous avoir demandé votre nouvelle adresse trois fois au cours des années et n'avoir jamais rien envoyé, alors je renonce. Des lettres que je vous ai envoyées à l'époque, je me souviens vous avoir cité du Baudelaire, vous avoir parlé de la couleur du ciel et de la lumière dans les églises, et je devine que ça devait être très littéraire. Je me souviens que vous m'aviez demandé si la beauté pouvait vraiment être salvatrice et que vous m'aviez confortée dans l'idée que oui, mais que je n'ai jamais pu en être certaine après cette lettre. Vous m'aviez envoyé un sachet de thé éléphant aussi et je l'ai encore chez moi.

      C'est assez injuste de faire votre @ parce que ça me donne l'impression de parler de moi plus que de vous – mais la vérité c'est que je n'ai jamais su parler de vous, alors quand je vous mentionnais à des gens, c'était que je vous appelais "la demoiselle" et je laissais l'article défini faire le reste. On m'a suggéré plusieurs fois que la nature de mes sentiments pour vous s'était situé ailleurs que sur le spectre de l'admiration, et c'est vrai que j'ai su que je voulais correspondre avec vous après avoir lu une demi-phrase de votre blog seulement, ce qui non seulement est ridicule mais s'approche aussi de ce qu'on appelle le coup de foudre. Il n'empêche que ça n'a jamais eu d'importance, je vous admire mais je prétends à l'égalité, et au demeurant, ça n'aurait pas marché entre nous.

      Vous persistez à dire que vous ne portez que des vêtements confortables, mais je me trimballe avec le souvenir de vos jupes d'un autre siècle, vos tenues d'un autre siècle (et l'élégance d'un autre siècle, vous êtes latiniste après tout), et je continue à vous imaginer comme une grande dame.

      J'aime les photos de votre wouf-wouf (parce qu'il est mignon) et quand vous mentionnez TFT au détour d'une réponse Ask (parce que ça me déculpabilise de vouloir m'y remettre). Pendant longtemps vous partagiez de la chanson fronçaise et de la littérature et c'était cette dernière qui nous liait, parce qu'à l'époque je m'en contrecarrais de la chanson française, à part peut-être les Moulins de mon cœur.

      En relisant mes archives Ask je me suis rendu compte qu'on alternait entre parler latin (ou de latin) et faire des jeux de mots nuls. En fait, je vous attribue la respectabilité des langues anciennes mais il faut le reconnaître, notre vrai point commun c'est notre humour bizarre entrecoupé de smileys qui plor.

      Vous n'étiez plus vraiment active ces dernières années mais j'avais quand même gardé l'idée que je pouvais faire un tour sur votre Ask pour prendre de vos nouvelles de temps en temps, et maintenant que la possibilité va m'en être enlevée, je crains de devoir me frotter à des techniques bien plus basses : probablement qu'il me faudra vous écrire pour de bon, pire, tenir une conversation...

      Pour être tout à fait honnête, je pense que nous nous admirons et idéalisons mutuellement haha. J'aurais aimé être plus présente, je scrute toujours votre blog de temps en temps en espérant y voir quelque chose de neuf. (Phesyle)
      Parce que vous avez une élégance et une beauté naturelle. Et l'idée de perdre définitivement ce contact – la possibilité de contact en tous cas... m'est douloureuse. (Phesyle)
      (merci encore pour les souvenirs de Berlin d'ailleurs, je suis retombée dessus en faisant du tri récemment et j'étais émerveillée par ces petites attentions, les choix et leurs raisons... c'était très beau.) (Phesyle)

    • @ j'ose le narcissisme qu'Allah me pardonne... ce sont les dernières heures, il faut... (Scaevolascar)
      Tu as un talent inégalé pour l'usage des trois petits points, tant et si bien qu'il y aurait des fois où en les utilisant, j'aurais l'impression de t'imiter...
      Je voulais balancer d'autres phrases sur toi mais je me suis rendu compte que je ne savais pas comment te genrer, ce qui globalement correspond à ce que je sais de toi : absolument rien. J'ai vu tout le monde interagir avec toi au fil des ans mais je n'ai jamais osé me frotter à toi parce qu'au fond je n'ai jamais su sous quel angle lire tes réponses, parfois drôles et parfois malaisantes, ni comment interpréter ta personnalité, comme s'il m'avait toujours manqué la clé du jeu.
      Il faut le dire, tu fais un peu peur de loin mais il y a quelque chose d'admirable dans la persistance avec laquelle tu as gardé ton style, il est trop extravagant pour être naturel et pourtant je ne saurais pas dire si tu as un naturel autre que celui-là.
      On dit toujours de Lucas que c'est un troll mais la vérité c'est que si Ask a un monstre c'est bien toi.

    • @ (Michelle)
      Je me souviens que j'avais commencé à te suivre parce que tu étais amie avec @Phesyle et que dans ma tête ça ne pouvait que dire que tu étais distinguée aussi.
      Et en fait c'est plutôt vrai. Je t'imagine comme une grande dame aux cheveux de princesse, des chats, des petits plats et une bibliothèque à n'en plus finir. J'aime bien ton profil parce que j'ai l'impression de m'y reconnaître et qu'on a ces points communs que tu me citais : un penchant pour la littérature, un brin d'humour et l'amour de l'Allemagne. (Même si je n'ai jamais été très claire sur ce qui te liait à ce pays, uhuh.)
      Tu fais des personnes qui sont agréables à suivre sur Instagram, aussi.

    • On peut dire «se la taper», mais comment on dit «se taper moi » ? y a pas moyen de dire ça bien ? «se me taper» ? (Fear of a Blank Planet)
      Tiens, je me rends compte que je n'avais jamais répondu à cette question, alors qu'elle est pourtant super-intéressante ! C'est un phénomène qu'on appelle le PCC, Person-Case Constraint. Lorsqu'une construction contient deux objets (un objet direct et un objet indirect) qui sont tous deux exprimés par des pronoms (clitiques = se, me, te, le, la, lui), dans pas mal de langues, l'objet direct ne peut être qu'à la 3ème personne.

      En d'autres termes, il n'est pas possible de dire "se me/te taper", parce que ce sont des pronoms de 1ère et 2ème personnes : or la construction présente contient un réflexif-datif, donc un objet indirect pronom. Cet objet indirect empêche l'insertion d'un second pronom (pour l'objet direct) qui ne soit pas à la 3ème personne.

      Le PCC est une contrainte qui se présente sous différentes formes en fonction des langues. Pour certaines langues, c'est une interdiction totale des pronoms 1ère/2ème personne dans les constructions à deux objets pronoms, pour d'autres, cela dépend de si l'objet indirect est lui-même à la 3ème personne ou à la 1ère/2ème personne. Toutes les langues n'ont pas le PCC, cela dit.

      L'explication derrière le phénomène est assez complexe et technique, et je ne la maîtrise pas tout à fait, si bien que je ne suis pas en mesure de la rapporter non plus. Le principe général, en tous cas, est que lorsqu'on veut exprimer quelque chose, toutes les "features" grammaticales doivent être ajoutées une à une. Les features correspondant à la 1ère et la 2ème personnes sont plus "lourdes", ce qui crée une hiérarchie de personnes : la 3ème personne est plus facile à intégrer que les deux autres. Mais cela requiert d'être d'abord familier avec l'idée qu'une phrase a une forme abstraite et qu'entre la forme abstraite de la phrase et sa prononciation finale, il se passe un certain nombre d'opérations grammaticales, sujettes à des règles, qui vont contraindre cette forme prononcée finale.

    • Doit on mieux/plus écouter les électeurs du RN plutôt que de les diaboliser et au lieu de leur expliquer que leur vote n'est pas un bon choix ?
      J'ai l'impression qu'il y a beaucoup d'injonctions à traiter le RN comme un parti comme les autres. Le RN en joue pas mal et se présente comme stigmatisé, alors qu'en réalité c'est un parti sur-représenté dans les médias (et je soupçonne que c'est justement en partie à cause de ces injonctions).
      C'est difficile de savoir quelle posture ajuster, ou quel milieu trouver, entre la volonté de ne pas stigmatiser les électeurs du RN (au risque de les perdre définitivement), et le refus strict des idées du RN.
      Cela étant dit, je ne vois pas comment cela pourrait être une bonne idée de renoncer à expliquer que voter pour le RN est un mauvais choix. Sur la forme, il y a sans doute des progrès à faire ; mais le fond ne se négocie pas.

    • Bonjour ! Quels sont les bijoux que vous portez en ce moment ?
      Une montre, et mon charme naturel.

    • Avez-vous pris le temps de prendre soin de vous ces derniers temps ?
      En ce moment, prendre soin de moi c'est essayer d'avancer dans mon travail. Mais j'ai hâte d'arriver au moment où je pourrai me concentrer sur d'autres projets.

    • Dis-moi, c'est quoi le dernier film/ la dernière série que tu as regardé (ou le dernier livre que tu as lu) qui t'as fais dire "ouais, pas mal!" ?
      Oppenheimer, dans l'avion hier. Je ne m'attendais à rien mais j'ai bien aimé l'esthétique – et je crois que c'est au fond ce qui me touche le plus dans les films maintenant.

    • Tu as déjà fait une citation ? Peux-tu en partager une de toi ?
      Personne ne "fait" de citation. Les gens parlent, et d'autres gens les copient. La plupart du temps, les phrases que les gens retiennent de moi, ce sont mes disquettes.

    • Comment savoir honnêtement physiquement combien on est sur une échelle de 1 à 10 ?
      Je ne crois pas aux échelles, ni à aucune mesure unidimensionnelle – et c'est pour ça que les comparatifs et les superlatifs me laissent indifférente : par nature, ils ne dénotent jamais rien d'intéressant.
      Les beautés sont variées, le charisme contextuel, les regards personnels.
      Ce qui compte c'est ce que tu renvoie à ceux qui comptent.

    • Votre musique du jour ?
      Ça faisait longtemps que je n'avais pas écouté Stairway to Heaven (Led Zeppelin).

    • J'avais entendu une blague de littéraire. J'espère que je m'en souviens bien parce que je l'avais pas comprise. Mais c'est un indicatif qui parle à un subjonctif. Il dit « nous n'avons pas les mêmes valeurs ». Et l'autre lui répond « oh tu sais les valeurs c'est une histoire de mode ». (Fear of a Blank Planet)
      C'est parce que l'indicatif et le subjonctif sont ce qu'on appelle des modes. Le mode peut être à la valeur indicative, ou subjonctive, par exemple. C'est un jeu de mots sur le sujet :)

      Lorsque les verbes sont conjugués, ils peuvent être marqués pour trois choses différentes (en plus des personnes) : le temps, l'aspect et le mode.
      On a trois temps qui indiquent le moment auquel on se réfère (passé, présent, futur).

      Ces temps peuvent se combiner avec ce qu'on appelle des aspects, qui servent à préciser le déroulé de l'action (est-ce que l'action est en cours au moment dont on parle ? => passé imparfait ; l'action est déjà accomplie à ce moment-là ? => passé composé ou plus-que-parfait ; etc.).

      En plus de cela, on a des modes qui aident à indiquer si l'on parle du monde réel (indicatif) ou d'un monde hypothétique (subjonctif, comme par exemple dans "Il faut que tu fasses cela).

      Bien entendu, dans la pratique, les modes sont un peu plus complexes que simplement cette distinction réel/hypothétique, mais tu as l'idée.

    • Pourquoi la langue française est remplie de trucs illogiques ? Par on dit « c'est à lui » et « c'est à elle » et on dit « il lui a pris à lui » et « il lui a pris à elle », pourquoi on dit pas « il elle a pris à elle » ? (Fear of a Blank Planet)
      C'est parce que les pronoms se comportent de façon différente lorsqu'ils sont en focus ("à elle, à lui") ou "in-situ"/clitiques ("lui" avant le verbe conjugé).

      Pour les pronoms dits clitiques, il y a syncrétisme : c'est-à-dire qu'on utilise les mêmes pronoms quel que soit le genre grammatical. Dans ce cas-là, "lui" traduit simplement un cas grammatical* (datif), une personne (3ème) et un nombre (singulier), mais ce n'est pas marqué pour le genre grammatical (ça désigne le masculin et le féminin indifféremment). Il y a donc syncrétisme de genre.

      La différenciation féminin/masculin s'opère seulement avec les pronoms en focus : et là, on a "elle" et "lui". Mais en contrepartie, on peut observer un syncrétisme de cas grammatical* : "elle"/"lui" peut être utilisé à la fois pour le nominatif, l'accusatif, le génitif et le datif.

      Je t'explique le fonctionnement de ces pronoms, mais bien sûr, ça n'explique pas pourquoi on trouve ces syncrétismes. De façon générale, toutes les langues ont leurs bizarreries. Elles ont aussi beaucoup de fonctionnements systématiques logiques qu'elles partagent. Ce qui compte, c'est que ces choses illogiques que tu pointes nous semblent suffisamment naturelles au quotidien pour qu'on puisse se comprendre les uns les autres quand on se parle. :)

      (*À noter que les pronoms sont la seule instance en français où l'on peut observer des cas grammaticaux, que je sache. Dans ce sens, le français a bel et bien quelques déclinaisons !)

    • T'es linguiste ? Est-ce que si je te donne un mot t'es capable de retracer son histoire depuis le XIV siècle ?
      Je saurais faire la recherche Wiktionnary/CNRTL et peut-être un peu mieux comprendre certains trucs que la plupart des gens, mais ça viendrait plutôt de ma formation en latin et grec ancien que de ma formation en linguistique (et je remonterais plus loin que le XIVème).
      Mais sinon, je n'ai jamais fait d'ancien français ni de linguistique historique, les étymologies c'est pas vraiment ma spécialité.
      Je suis plutôt axée sémantique (et syntaxe), donc la façon dont on structure nos pensées grammaticalement parlant.

    • As-tu déjà été blessé(e) ?
      Mais oui, comme tout le monde. Je m'en suis toujours remise, cela dit.

    • Y a-t-il quelque chose à laquelle tu ne dirais jamais non ?
      J'ai changé d'avis pour tellement de choses dans ma vie que je n'ose plus m'engager sur du "jamais".
      Ce sont des choses ou bien trop abstraites, ou bien trop contextuelles pour pouvoir être nommées.

    • Pourquoi tu es si belle et si innocente ?
      Je suis toujours un peu mal à l'aise avec l'adjectif "innocent". Il n'est jamais utilisé que par des personnes qui, nécessairement, ne le sont pas – puisque l'innocence ne se sait pas. Cela conduit à une forme d'idéalisation ou de fétichisation doublées d'un manichéisme dans lesquels je ne me reconnais pas.
      Belle, peut-être, innocente, non, puisque je ne veux pas du mot.

    • Tu étais allée en Turquie avec qui ?
      J'y étais allée avec ma famille pour voir l'éclipse totale de 2006. Mes parents avaient prévu le voyage depuis 1999.
      Les éclipses ont un cycle de 18 ans : lundi, l'éclipse de Turquie repassera, cette fois-ci au Texas et au Mexique. Je rêve de ce voyage depuis 2017, et je serai encore une fois de la partie – avec mon amoureux cette fois-ci.

    • As-tu des regrets ?
      Rien d'irrattrapable je l'espère.

    • Quelle est la chose qui manque le plus à votre vie actuellement ?
      Quelques semaines juste pour moi et mes recherches. Je m'euphorise de tous mes projets mais je m'y épuise aussi et je soupçonne d'avoir manqué quelque chose dans le tri de mes priorités.

    • Aimes-tu le foot ?
      Je n'ai jamais réussi à m'y intéresser, et pourtant j'étais prête à croire que c'était un sport aux stratégies intéressantes à suivre.
      Mais je suis allée à la finale de foot des Jeux Pan-Africains il y a deux semaines, et j'ai radicalement changé d'avis : il n'y a pas besoin de comprendre le foot pour l'apprécier, il suffit juste de crier avec tout le monde à chaque fois que le ballon s'approche de quelque part. Ça peut paraître aléatoire, mais l'adrénaline et la foule suffisent à rendre le divertissement grisant.

    • Tu peux pardonner un mensonge ?
      Le mensonge oui. La lâcheté, le manque de considération ou la mesquinerie, j'ai plus de mal.

    • Être productif permet-il de nous rendre plus heureux ?
      Je ne pense pas, mais je dois reconnaître que c'est une préoccupation récurrente chez moi, parce que j'associe ma productivité à une meilleure gestion de mon temps, ce qui me permet de mieux me dégager du temps libre et d'en profiter à ma guise. Dans ce sens, être productive me donne plus d'aisance, et donc me fait mieux apprécier la vie.

    • Quelle ville ou village habitez-vous ?
      Une ville d'Allemagne si charmante que l'autre jour, en réfléchissant à quel jour de ma vie je pourrais vivre en boucle, elle a été le premier critère qui m'est venu à l'esprit : je voudrais que ce soit un jour où j'ai vécu là-bas.

    • Tu es amoureux ou amoureuse et on te demande pourquoi tu l'aime que dirais-tu ?
      Je l'aime parce qu'il me bouleverse.

    • Quelle est la plus grande satisfaction que vous ayez eue au travail ?
      C'est plus de la jubilation que de la satisfaction, mais j'ai quand même appris au détour d'un email qu'on m'invitait à une conférence au Ghana, tous frais payés.

    • As-tu un nombril ?
      Oui, et je dois confesser plutôt bien l'aimer.

    • Plus thé ou café ?
      Je ne bois pas de boisson chaude. J'aime à prétendre que je suis trop fraîche pour ça.

    • Une rencontre ou un échange de numéro serait-elle envisageable ?
      Je suis navrée de l'avouer, mais je ne m'ennuie plus assez pour ce genre de distraction.

    • Et toi, est-ce que tu es célibataire ?
      J'ai un amoureux, un amant, et un damoiseau en passe de devenir l'un ou l'autre. Il ne me manquerait qu'un peu de parité au milieu de cette jolie composition.

    • Sans tricher, combien de temps faut-il à la lune pour faire le tour de la terre ?
      80 jours en montgolfière, probablement un peu plus à la nage...

    • J'ai fait des langues étrangères l'essence même de ma nature profonde. Ma passion pour les langues étrangères me mène par le bout du nez et elle guide chacun de mes pas à chaque instant de ma vie et met tous mes sens en éveil. Je suis un grand expert indécrottable des sciences du langage.
      Entre linguistes, on aime bien rire des gens qui pensent que les sciences du langage consistent à parler des langues étrangères. Je soupçonne que c'est l'une des disciplines autour de laquelle il y a le plus de méconnaissance et d'idées reçues, peut-être aussi parce que tout le monde a un brin de fascination pour la langue (les langues), aussi.

    • Bonsoir !!
      C'est plus ou moins ce que m'envoie ce type par SMS (j'avais jugé distrayant de lui laisser mon numéro), à peu près tous les trois mois, quand je reviens faire un tour sur Ask. Il tient à son anonymat et ne daigne pas me lâcher des likes, mais essayer de m'extorquer de la conversation par des messages sans sujet précis, c'est son hobby personnel.

    2023

    • Quel a été le moment fort de ton année ?
      J'ai passé la première moitié de l'année à me traîner le deuil de mon grand-père, l'absence de logement de long-terme, le stress de mes premiers cours à enseigner et de quelques conférences à gérer.
      Et puis d'un coup, presque sans m'en rendre compte, je suis entrée dans l'été. J'ai fait mon sac et j'ai laissé mes cartons de déménagement derrière moi, j'ai traversé les pays, j'ai nagé dans les fleuves, je suis tombée amoureuse et j'ai flirté comme jamais. Rien que le bonheur d'un été.

    • S’il y avait une seule chose au monde que tu pouvais offrir à une personne, ce serait quoi et qui ?
      Je lui offrirais de la confiance en lui. Ou peut-être juste de se voir comme je le vois.

    • Prenez soin de vous car personne le fera à votre place... je dis ça mais j'ai une clope dans la bouche. L'ironie !
      Parfois, prendre soin de soi c'est choisir à quels feux on se brûle.

    • Si tu tombes dans la rue et qu'à côté des gens explosent de rire, tu fais quoi ?
      Je me suis bien étalée la semaine dernière en sautant dans le métro sous les yeux ébahis des gens avant que les portes ne se referment. Je me suis relevée, je me suis époussetée, et je leur ai dit d'un air triomphant : "Eh, je l'ai eu ce métro !".

    • Quelle place a la musique dans ta vie ?
      J'écoute beaucoup, je m'y connais peu, et je ne joue de rien du tout. Je suis une impie, en somme.

    • La vie sans amour peut-elle exister ?
      Biologiquement, il me semble que l'amour (ou assimilé) contribue à perpétuer l'espèce (et ce même en dehors de la reproduction). En ce qui nous concerne, sans doute : une vie heureuse, en revanche...

    • Les parents devraient-ils avoir accès aux médias sociaux de leurs enfants ?
      Non. Mais je pense aussi que les enfants devraient avoir accès aux réseaux sociaux seulement à partir de l'âge où ils ont la maturité pour pouvoir expérimenter dessus, et où ils peuvent commencer à avoir une vie privée. Ce sont des conditions qui vont ensemble.

    • Si tu pouvais changer une chose sur ton corps ou ta personnalité, qu’est-ce que ce serait ?
      J'aimerais procrastiner moins, ou montrer plus de constance à accomplir pour de bon les choses.

    • Extraverti ou introverti ?
      Je suis une extravertie qui aime s'entourer d'introvertis.

    • Votre instrument de musique préféré ?
      Avec @Phesyle il y a quelques années on s'était mises d'accord pour penser que l'orgue c'est encore ce qu'il y a de plus beau.

    • As-tu déjà vaincu la solitude ?
      Je l'apprivoise à mes heures perdues.

    • Crois-tu que l’absence rend le cœur plus affectueux ?
      Pas nécessairement. Mais savoir ce que la présence apporte et change, ça, oui.

    • Quelle est ta plus belle rencontre ?
      La ville où j'habite. Elle m'a transformée comme une histoire d'amour et m'en a donné peut-être cinq par la suite, je voudrais ne jamais la quitter.

    • Quelle est la première chose que tu regardes chez un homme ?
      S'il est capable de tenir un échange avec moi.

    • Vous trouvez vous souvent en désaccord entre vos paroles et vos actions ?
      Je viens de marcher sur la plage en me disant que ça me plairait bien d'être célibataire en ce moment. Puis j'ai ouvert mon portable pour envoyer un message d'amour à mon amoureux, et j'en ai profité pour lire les messages de cet autre damoiseau qui en deviendra sans doute un bientôt. Je ne vous parle même pas des amants à qui j'ai écrit hier. Je n'abandonnerais aucun d'entre eux, et je reconnais bien là la dissonance cognitive.

    • Quels animes sont à voir ? Une liste ?
      Je ne peux que recommander JoJo's Bizarre Adventures, qui a fait mes dernières années d'adolescence. Il faut réussir à passer le cap du premier arc (et de la première moitié du second), en revanche.

    • Ask c’est toujours comme à la bonne époque ou pas ?
      Je suis arrivée en 2018, et à l'époque je lisais déjà sur tous les profils que ce n'était plus comme avant, que l'appli était morte. Ça me fait un peu douter de ma légitimité à clamer la même chose aujourd'hui, quand il me paraît probable que je lirai les mêmes râler dans cinq ans encore. C'est peut-être mon propre intérêt, qui s'est émoussé...

    • Vous êtes d' accord que personne ne mérite d' être vulnérable ?
      Je pense au contraire que tout le monde devrait avoir un espace où pouvoir être vulnérable.

    • Ta destination de rêve ?
      Six ans déjà que j'ai promis d'aller au Mexique pour l'éclipse solaire de 2024.
      Plusieurs années aussi que nous nous sommes engagées avec des amies à aller à Chypre ensemble l'année prochaine.
      Et puis, il y a quelques jours, j'ai dit à un ami : viens on se fait le Danube dans tous les pays dans lequel il passe. Il a répondu : oui, évidemment, n'importe quoi pour t'entendre rire comme sous ce pont en Serbie.
      (Et je me suis dit : n'importe quoi pour rire à nouveau avec lui comme sous ce pont en Serbie...)
      Pas de rêve en particulier mais que des projets.

    • Hop décris-toi en 2 mots
      Géographiquement instable.
    • Dis-tu encore je t’aime ?
      Tous les jours.

    • Êtes-vous plutôt accro au sexe ou plutôt le contraire ?
      Je ne me prive d'aucun des plaisirs sains de la vie. C'est quand même la façon la plus agréable de faire du sport.

    • Été ou hiver ?
      Chaque été je m'envole. Je pars de pays en pays au gré des chemins de trains et des contraintes académiques, familiales, amoureuses et amicales, et je m'envole.

    • Est-ce que vous aimez votre ville ? Pourquoi ?
      Je l'aime d'amour et l'amour surpasse toujours toutes les raisons qui pourraient l'expliquer : je renonce d'avance.
      Mais s'il fallait esquisser quelques raisons, je dirais : le charme des façades colorées de ses maisons, façon parfums de glace, le fleuve où je me baigne chaque été, les bouts de bois et les bouts de lacs qui fleurent un peu partout, le champ de coquelicots où j'ai pris les décisions les plus importantes de ma vie, les châteaux où l'université a fait son nid, l'université où je me suis épanouie comme jamais justement, la rue piétonne où jaillit le marché de Noël chaque hiver, le caractère parfois mignon et parfois élégant, mais jamais fade, toutes les rencontres, toutes les rues qui m'ont vue cheminer et toutes les histoires que j'oublierai de raconter. C'est une ville qui m'habite autant que je l'habite.

    • Parle-nous de la personne t'ayant impactée la plus positivement ? Et celle t'ayant impactée la plus négativement ?
      Pour ce qui est de l'impact positif, je pourrais en citer des dizaines sans pouvoir trancher dans la richesse qu'elles ont apporté à ma vie.
      Pour ce qui est de l'impact négatif, je prends mes propres responsabilités.
      Je crains de ne pas savoir répondre à cette question simplement.

    • Plutôt yeux bleus ou marron ?
      Je lui ai vu les deux couleurs, et même du vert, du doré et d'autres nuances inconnues selon la percée du soleil à travers le feuillage devant la fenêtre de sa chambre, mais je lui ai dit il y a deux semaines que la couleur de ses yeux était un mystère que je voulais élucider seule, et que je ne voulais pas qu'il me dise quoi que ce soit à ce sujet. Quant au temps que cela me prendra pour mener mon enquête, je ne saurais me prononcer : il y a du charme à ne pas savoir nommer le moire de ses yeux.

    • Avez-vous déjà songé à changer de religion ? Et pour celles et ceux qui n'en ont pas, en rejoindre une ?
      Ce n'est que récemment que j'ai réalisé que je n'étais pas areligieuse comme je le croyais, mais pratiquante bouddhiste. Avant de penser à changer de religion, j'aimerais avant tout comprendre mon rapport à la mienne.

    • Tu pourrais dire que tu es heureuse en ce moment ?
      Cet été j'ai des pics de bonheur tellement gratuits que je me demande si ce n'est pas une anomalie chimique de mon cerveau. Parfois je suis tellement heureuse que je ne peux me concentrer sur rien d'autre que le bonheur, je suis à deux doigts de la montée d'adrénaline. Je ne me plains pas, cela dit. Je voudrais embrasser la vie tout entière.

    • Printemps ou automne ?
      Printemps tous les jours de ma vie, printemps parce que c'est mon épiphanie - mais ne vous imaginez rien, l'automne arrive dans un mois et rien ne m'empêchera d'en être euphorique aussi.

    • Quelle peur souhaites-tu dépasser ?
      J'ai peur des karaokés, et de ne pas pouvoir me faire confiance pour prendre les bonnes décisions et m'y tenir. Je pense que le karaoké sera le plus difficile à dépasser, cela dit.

    • La chanson que tu écoutes le plus en ce moment ?
      Trois semaines que je ne sais jamais si c'est Paper Planes (M.I.A.) ou Straight to Hell (The Clash) que j'ai dans la tête, dans le doute j'écoute les deux en boucle.
      (Je l'ai signalé à la personne responsable de cette obsession, qui n'a rien trouvé de mieux à me dire que: "They're great songs!". Oui, je sais.)

    • Sur quel sujet n'as-tu absolument aucune opinion ?
      Je me fais un principe de vie d'avoir une opinion tranchée sur le plus de sujets possibles, pourvu que ça puisse me regarder. Vous ne verrez jamais quelqu'un argumenter sur les marques de brosses à dents avec plus de ferveur que moi.

      Que penses tu de Oral B ?
      Hors de question. Colgate pour le poème de Ron Padgett (How to be perfect), et Curaprox 5460 parce que ce sont les brosses à dents les plus stylées du monde.

    • Qu'est-ce que tu ferais si on venait flirter avec toi par message ?
      Je répondrais, c'est irrésistible. Le flirt est un jeu auquel on ne m'a jamais vue perdre.

    • Qu'est-ce qui vous a fait comprendre qu'il était enfin temps de divorcer ? Qu'est-ce qui vous a fait renoncer à poursuivre la personne que vous aimez ?
      Il m'est arrivé d'être dans des situations qui ne m'allaient pas, mais où je me disais que je ne pouvais pas partir. C'est cette phrase précisément (et la peur qui va avec) qui est le signal d'alerte : "je ne peux pas partir".
      Si je pense que je ne peux pas partir, c'est justement que je dois partir.
      Je ne reste que si je sais que je peux choisir, que si je le choisis consciemment.

    • Pourquoi certains divorcent-ils, tout en sachant que cela va perturber la vie de leurs enfants ?
      Je pense que c'est important de montrer à ses enfants que l'on peut toujours partir, quand ça ne va plus ou qu'on n'aime plus.

    • Pour ou contre l'homosexualité ?
      Ça dépend chez qui. Je comprends toutes les orientations, sauf celles qui empêchent de me pécho. Il y a une limite au mauvais goût, quand même.

      Le plus important c'est d'être heureux ou heureuse peu importe l'orientation sexuelle
      Il y a quand même une orientation où c'est plus facile que les autres, reconnaissons-le.

    • Si le monde devait s'éteindre demain, quelle serait la chose que vous aimeriez faire en priorité pour profiter de votre toute dernière journée ?
      Regarder la lumière du printemps tomber sur la cime des arbres au matin. Le parfum des fleurs et l'odeur de son cou.
      Le reste n'aurait pas d'importance.

    2022

    • À quoi ça sert qu'on soit si beaux ? (Monade)
      À ce que tout le reste serve à quelque chose.

    • Le grand amour existe-t-il vraiment ?
      Du haut de mes 1m54, je n'ai jamais pu prétendre à autre chose qu'à de grandes amours.

    • Vous avez une phobie un peu bizarre ?
      Je ne supporte pas l'idée que mes deux malléoles puissent se toucher.

    • Le meilleur truc que vous pouvez faire avec votre chéri(e) ?
      Lire de la poésie de Pessoa à tour de rôle pour l'autre, et regarder nos corps dans le reflet du velux au-dessus de nous.

    • Pourquoi tu ne changes pas de coiffure ?
      Je rêverais de me couper les cheveux plus court, mais j'ai promis de les laisser pousser suffisamment pour pouvoir les donner à une association. En attendant, les attacher en queue de cheval me permettrait de mieux supporter leur longueur : mais ce serait incompatible avec le port du chapeau.
      Ce n'est pas faute de vouloir faire autrement, c'est simplement que mes principes me forcent à laisser mes cheveux s'encanailler au vent.

    • Quel est le son/bruit que tu préfères ?
      Il y a quelques jours, j'ai retrouvé l'Allemagne après un mois et demi d'absence, et j'ai été émue par le sifflement des métros et les voix des hauts-parleurs de la gare. Je crois que je n'aime rien tant que les familiarités de la ville qui m'habite.
      (Il y a, aussi, évidemment, ma coloc que j'entends chanter tous les matins, le vent dans les feuillages, le bruissement de la pluie, le rire des clochettes, les crépitements, les chants des oiseaux, le froufrou des fontaines, et mille autre choses encore... Je serais bien en peine de faire un classement. Mais les sons du pays retrouvé, c'est quelque chose qui m'étreint tout particulièrement.)

    • Quelle est la première chose que tu remarques lorsque tu rencontres une personne ?
      Sa ponctuation ou sa façon de se tenir. Son charisme, en somme.

    • Dans une relation purement amicale, quel comportement serait pour vous rédhibitoire et briserait cette amitié, récente ou non ?
      La violence doublée de médiocrité. Je peux comprendre (et donc pardonner) chacune séparément, selon les circonstances, mais les deux en même temps me font horreur.

      Mais les deux vont presque toujours ensemble non ?
      Ce n'est pas systématiquement le cas. Parfois, la violence est la seule réponse viable pour se défendre. Souvent, la médiocrité se contente de rester passive. Mais les deux se remarquent toujours plus lorsqu'elles vont de paire, évidemment.

    • C'est quoi le lieu idéal pour 1er rancard ?
      Une gare ou une cathédrale. Un endroit à la croisée des chemins.
      (Mais seulement si l'on part ensuite.)
      Sinon, un endroit où l'on est sûr de trouver de la beauté : un musée, un chemin de randonnée...

    • Tu préfères l'intelligence ou le bonheur ?
      Chez moi, la première est un pré-requis pour le second ; autrement, mes joies finissent inévitablement par se déliter.
      Mais je me trompe peut-être sur ce qu'il faut entendre par intelligence.

      Quelle est ta définition de l'intelligence ? (Nox)
      Le vrai signe de l'intelligence n'est pas la connaissance, mais l'imagination... (Madou)
      Je n'ai pas de définition à proprement parler, mais j'y vois une certaine faculté à mettre les choses en lien entre elles, qui ne se passe pas de curiosité, et donc au moins une forme d'intérêt pour le monde qui me paraît nécessaire pour un bonheur durable.
      (C'est un lieu commun que la connaissance et l'intelligence n'ont rien à voir. Toutefois, je fais la distinction entre imagination et intelligence, même si les deux s'enrichissent mutuellement.)

    • Samedi soir, ça sort ?
      Oh moi tu sais, les soirées de samedi soir quelques fois ça me déçoit...

    • Pour vous, à quoi ressemblera le monde de demain ? (CarnivalSkull)
      Je m'imagine un monde similaire à celui d'aujourd'hui, mais toutes choses exacerbées. Comme si le temps (à rebours de l'eau qui adoucit les reliefs rocheux) rendait tout plus aigu sur son passage.

    • Quand avez-vous découvert que vous étiez plus belle que vous ne le pensiez ?
      Le jour où j'ai commencé à me prendre en photo.

    • Que faire si demain n'arrive pas ?
      Mais demain n'arrivera pas, demain n'arrivera jamais. Notre vie n'est qu'une succession d'aujourd'huis, dans lesquels il faut se jeter avec la même force sans cesse renouvelée, parce qu'il n'y a pas d'autre choix. Et les restes iront à demain...

    • Quel est ton mot préféré ?
      "Wesh". Simple, doux, joyeux. Et inattendu chez moi, paraît-il.

    • Vous préférez être seule ou pas ?
      Mes plus grands moments de joie ont toujours été au milieu de ceux que j'aime, mais la solitude me fait toucher une sérénité que je ne trouve pas ailleurs. Parfois j'ai besoin de fuir toute compagnie, et parfois je trouve mes consolations dans une consommation sociale effrénée (dont les inconnus sont souvent le cœur). Quelques rares personnes me suivent au milieu de ces errances, et ce sont elles qui me donnent à penser qu'un jour, je trouverai l'équilibre qui me conviendra.

    • Quelle chose adorerais-tu faire ? (festival, roadtrip...)
      Il y a quelques mois, j'ai promis à un type que je venais de rencontrer qu'un jour, nous prendrions le Transsibérien ensemble, avec rien d'autre que de quoi lire et écrire. Dix jours pour se rencontrer, découvrir l'immensité des paysages et faire l'expérience du mystique.
      J'ignore si cela se fera un jour, mais j'étais (et suis encore) sérieuse.

    • Vous êtes plutôt hiver ou été ?
      Printemps, toujours et plus que tout le reste. Les cieux qui grandissent, les parfums âcres et le plaisir des jours.

    • Pourquoi toujours un chapeau ?
      Parce que rien ne saurait m'empêcher d'être élégante.

    • Vois-tu des points communs entre les sciences et les arts ? (Monade)
      Les deux n'ont pas de limite qui puisse être atteinte, et les deux rendent la vie plus riche. Ces deux propriétés suffisent à les placer au-dessus du reste.

    • Peut on aimer deux personnes au même moment et avoir du mal à faire le choix ?
      Si j'aime plusieurs personnes, je choisis de toutes les aimer en même temps. Il n'y a pas de sacrifice à faire.

    • Quelle est votre citation préféré ?
      "J'ai les goûts les plus simples du monde, je me contente du meilleur." Oscar Wilde me permet de justifier toutes mes amours, et bien plus encore.

    • Quelle est la chose qui pourrait vous mettre dans une colère noire ?
      J'ai supporté le paternalisme persistant de mon colocataire, ses manies agaçantes, sa tendance à enfumer l'appartement, ses commentaires sur mon alimentation, tout, mais le jour où il m'a dit qu'il trouvait l'allemand laid en comparaison du français, j'ai été contrainte de hausser le ton. J'ai beau aimer la langue française d'un amour qui ne se questionne pas, n'y a rien qui me berce tant que les sonorités allemandes, et je refuse qu'on utilise les stéréotypes associé à la première pour dénigrer les secondes.

    • Pensez vous que partir loin de tout genre quitter le pays ou votre région pour redémarrer votre vie à zéro peut être une bonne chose ?
      Partir est souvent plus facile qu'on ne se l'imagine. C'est le retour qui est difficile. Le plus souvent, on ne revient jamais vraiment.

    • Je cherche à me poser, je voudrais une copine pour une histoire durable, avec de la sincérité et de la fidélité, pour au moins une semaine ou deux.
      Pour une semaine ça peut se tenter. Envoie ton CV et une lettre de motivation dans laquelle tu présentes tes plans pour ladite semaine (ainsi qu'un projet de rupture à l'amiable), si je peux me libérer en février et que tu m'intéresses on se fait ça.

    • Je t'aime...
      Quand j'écris ça la complétion automatique de mon portable me propose deux prénoms, celui d'un damoiseau habitant à Paris et celui d'une demoiselle résidant en Bretagne, et je trouve ça joli, parce que c'est tout à fait vrai que je suis amoureuse des deux.

      <3 (Rayondelun3)

    • Le premier amour c’est vraiment la personne qui te marque à vie ?
      L'aimer m'a forgée et a permis de poser les premiers jalons de mon rapport à l'amour, mais les vagues de mes amours suivantes ont fini par presque effacer l'empreinte de ses pas sur ma plage. La réécriture est constante.

    • Je n'ai jamais compris les gens qui draguent. Si quelqu'un te plaît, tu lui dis et tu lui demandes si tu lui plaît. Si la personne répond par la négation, tu continues ton chemin ailleurs, ce n'est pas plus compliqué. Qu'en penses-tu ?
      Je ne drague pas par désir de l'autre, je drague par amour du flirt. (Je ne drague par ailleurs jamais les personnes qui m'éblouissent. La séduction est réservée aux autres, à tous les autres que je rencontre par hasard et qui ne m'émeuvent pas du premier coup.)
      C'est une mondanité qui fait passer agréablement le temps et qui nous rend l'autre charmant, quand on sait bien s'y prendre. Pourquoi s'en priver ?
      Au demeurant, le flou instauré par le flirt permet aussi de ne pas avoir à se positionner de façon précipitée quant aux sentiments que suscite l'autre chez soi. Il y a un temps pour tout.

    • Ciel ou mer ?
      L'horizon où les deux se rencontrent, toujours.

    • Qu'est-ce qu'une femme peut faire pour vous impressionner instantanément ?
      Mais rien. Si c'est une femme, sa simple existence suffit à m'éblouir.
    • Comment pourrais-tu te décrire pour qu'un inconnu qui ne te connais pas puisses te reconnaître ?
      Il y a un an et demi, j'avais rendez-vous avec quelqu'un qui ne savait de moi que mon prénom et la couleur de mes cheveux. Je savais son prénom, mais pas sa couleur de cheveux. Je l'ai reconnu immédiatement, et il a tout de suite su que c'était moi. Il n'y a pas besoin de description, la fulgurance suffit parfois.
      Et puis, quand on ne peut pas compter sur la foudre : "je suis la petite dame au chapeau". (Bottines rouges, chapeau noir.)
      Cela suffit. Nous finissons toujours par nous trouver.

    2021

     

    • Qu'est-ce qui vous fait vous sentir vraiment en vie ?
      La claque d'air froid sur mes joues le matin quand je sors. Le monde m'attend et c'est un plaisir de me jeter en lui.

    • Si la perfection n'est pas possible pour l'homme, pourquoi les gens y aspirent-ils encore ?
      La perfection n'est pas peut-être possible pour l'homme, mais heureusement pour nous, il reste les femmes.

    • Connaissez-vous une chanson ou une œuvre plus réconfortante qu’une étreinte ? Laquelle ? (Monade)
      Je ne suis pas sûre qu'il y ait quoi que ce soit de plus réconfortant qu'une étreinte (dans les bras de la bonne personne du moins), mais si cela devait exister, nul doute qu'il s'agirait du Canon de Pachelbel.

    • Si tu pouvais parler 3 langues, quelles seraient-elles ?
      Je parle déjà trois langues, que je n'abandonnerais pour rien au monde.
      Le français, ma langue natale, ma langue d'amour, ma littérature.
      L'anglais, ma langue académique, ma langue passe-partout, avec laquelle je me jette dans l'inconnu et conquiers le monde.
      L'allemand, ma langue d'adoption, ma langue refuge et réconfort, celle que j'ai choisi d'habiter.
      Sans elles trois je ne serais rien sans doute.
      Si je devais en ajouter trois autres toutefois je choisirais celles-ci : le finnois qui me fascine et me passionne, l'espagnol qui compléterait volontiers l'anglais pour ce qui est d'explorer le monde, et le grec ancien pour son irrésistible beauté.
      (Je regrette d'avoir arrêté cette dernière langue alors que je m'approchais de la lecture fluide, mais c'était un choix nécessaire ; en revanche, j'ai commencé le finnois récemment et je compte bien m'y mettre sérieusement. Pour l'espagnol, on verra plus tard – ou pas du tout, mais ça ne sera pas un drame.)
      Ou bien d'autres langues non-indo-européennes et sous-étudiées, pour satisfaire mes pulsions linguistiques.

    • Hâte de finir l'année ?
      Pas spécialement, le temps avance à son rythme et ça me convient très bien.
      En revanche je me suis promis de prendre l'automne pour m'occuper de tout ce que je fais traîner depuis plusieurs mois et gagner en sérénité. Courir à travers les frontières est exaltant mais épuisant, et il est temps que je pense à me (re)poser un peu. J'avoue être impatiente d'avoir atteint ce stade.

    • À quelle fréquence voyagez-vous ?
      En ce moment, je change de pays toutes les trois semaines. Je ne suis plus sûre de savoir où est-ce que j'habite véritablement, et parfois je cumule tant d'heures de train que j'en viens à me demander si ce n'est pas lui ma véritable patrie.

    • Quel est ton surnom ?
      Il y a quelques mois, j'ai rencontré un type sur le parking où j'avais pris l'habitude de marcher pendant des heures la nuit. Il y venait pour courir. Les nuits ont passé et les rencontres se sont multipliées, mais nous n'avons pas échangé nos prénoms. Il m'appelle la petite dame au chapeau et je le surnomme le coureur de nuit.

    • Quelle est ta principale règle dans la vie ?
      En réalité, il y en a deux : toujours mettre mon chapeau pour sortir ; et ne porter des socquettes qu'en intérieur et les jours chômés. Pour le reste, je m'adapte aux circonstances.

    • Si tu pouvais créer un nouvel organe du corps: quel serait-il ?
      Un deuxième clitoris pour tout le monde, voilà. Il n'y a pas besoin de me remercier, tout le plaisir est pour moi.

    • Que ferais-tu si à ton réveil tu étais la dernière personne sur Terre ?Je flipperais ma race.

    • Style décontracté ou sportif ?
      Encore une fois, tous les styles vont à @rayondelun3 : c'est trop dur de choisir...

    • Quel est le secret d'une vie heureuse ?
      Quand j'avais 15 ans, à la question "Votre rêve de bonheur ?" dans le questionnaire de Proust, j'avais répondu : la vie la plus régulière possible, avec du pain aux noix le matin et de quoi écrire le soir.
      Encore aujourd'hui, cette réponse me paraît assez juste... Mais j'y remplacerais volontiers la régularité par un brin d'improvisation ; et tant qu'à faire, j'y ajouterais aussi des oranges pressées le matin, des amours le soir.

    • Comment devenir populaire à l'école quand on est ado ?
      J'étais l'intello de la classe, mais je refilais les réponses aux autres pour les devoirs et les contrôles.
      Le fait de systématiquement dormir en classe et de faire des blagues de saiks H24 à côté aidait aussi, je pense : j'étais caricaturale de tous les côtés, mais jamais dans le même style.

    • Si tu devais prendre une autre nationalité, laquelle choisirais-tu ?
      J'ai dit à mes parents que si l'Allemagne me proposait un créneau pour un vaccin contre le Covid avant la France, je changeais de nationalité.
      Je n'arrive toujours pas à déterminer le degré de sérieux de cette phrase, pourtant lancée comme une boutade au téléphone.

    • As-tu déjà perdu un pari ? Qu'as-tu dû faire ?
      Une fois, j'ai parié avec quelqu'un que je venais de rencontrer qu'il ne parviendrait pas à deviner une information sur moi en dix essais.
      J'étais absolument persuadée qu'il n'y arriverait pas, et je dois avouer que mon ego a été piqué par le fait qu'il ait gagné ce pari, aussi futile fût-il. Tout en lui envoyant, comme promis, la photo de mon visage qui avait été mise en jeu, j'ai juré qu'on ne me reprendrait plus jamais à perdre un pari face à lui.
      Plus tard, bien après, nous avons fait un second pari : nous avons parié sur si nous finirions par nous aimer ou non. Les deux issues nous paraissaient à tous deux également probables, mais cette fois-ci, j'ai gagné haut la main.

    • De quelle couleur sont les chaussettes que tu portes en ce moment ?
      C'est amusant, parce que c'est une question que je pose souvent aux gens. Quand j'aborde un sujet que j'imagine pouvoir être sensible, ou trop personnel, pour l'autre personne, je le double de cette question alternative : "Si tu ne veux pas en parler, parle-moi de la couleur de tes chaussettes, à la place."
      C'est un sujet suffisamment saugrenu pour détendre l'atmosphère, et pour que cela semble naturel de rebondir dessus plutôt que sur le sujet sensible, si jamais la personne souhaite passer son tour sans avoir à affronter le malaise de dire "non" frontalement. Et puis, il y a toujours à dire, sur les chaussettes.

    • Que sais-tu que les autres ne savent pas ?
      La continuité ténue mais parfaite entre tous les masques que je porte à tour de rôle, selon les lieux et les gens.
    • Quel est le plus long voyage en train que vous ayez effectué ? Quels sont les avantages et les inconvénients des voyages en train ?
      Il y a trois ans, j'avais fait Prague-Paris, avec une escale de 3h au milieu de la nuit à Frankfort, ça devait être une douzaine d'heures de trajet. J'étais avec des amies, ça nous paraissait tout une aventure à l'époque, et puis tout était ouvert, il faisait beau, c'étaient les vacances.
      La semaine dernière j'ai fait Paris-Berlin, c'est moins long (9h et quelques), mais j'étais seule et j'emportais ma vie avec moi : dans ma tête, ça suffit pour presque égaler le Prague-Paris.
      J'adore le train, l'idée du train, le fait d'être dans un train, peu importe la destination. Je pourrais passer ma vie dans un train peut-être, à voyager de ville en ville et de vie en vie, d'aventure en aventure et d'amour en amour.

    • Quel signe astro aime le plus le sexe ? (Lucas)
      À ton avis, quel sexe aime le plus ton signe astro ?

    • Décris-toi en 3 mots !
      Infidèle mais loyale.

    • Quel est le meilleur endroit où aller quand tu veux être seul(e) et profiter de cette solitude ?
      Nulle part : je sors et je marche sans but. Je n'ai jamais mieux trouvé la solitude que dans ces endroits imprécis où l'errance me menait, peut-être justement parce qu'ils étaient vides de toute préconception et qu'alors je pouvais choisir de les habiter à ma manière – ou mieux encore, de ne pas les habiter. Il n'y a rien à dire aux (lieux) inconnus, et c'est réconfortant.

    • Publie une photo de ton humeur printanière !
      Mais c'était celle à côté de moi qui faisait tout mon printemps.

      Archives Ask (2020-2024)

    • jor takru tt ki (Phesyle)
      kestumve enkor
      jor ça rime avec oncor (Phesyle)
      bawé takru cété 1 rime unique en son jor?

    • Dominant(e) ou soumis(e) ?
      Il faut savoir alterner : attraper le monde par le cou et l'écraser, pour ensuite se plier à sa beauté. Se cantonner à un rôle, c'est perdre toute la transgression du jeu. Et alors, quel intérêt ?

    • Tromper ou se faire tromper ?
      J'ai toujours été surprise qu'on pose cette question sur le mode binaire, alors que la tromperie telle qu'on l'entend en général requiert trois protagonistes : l'infidèle, le ou la cocu(e), et l'amant(e).
      Si la culpabilité de l'un(e) et l'innocence de l'autre est à peu près claire (encore que cela se discute parfois, selon les circonstances), le rôle de l'amant(e) est bien plus ambigu. Sa complicité ne le rend pas coupable aux yeux de tous ; et sa soumission aux décisions de l'infidèle (les règles du secret, et le devoir vis-à-vis de la personne officielle) en fait sans doute une victime. Au fond, je soupçonne que ce rôle-là met mal à l'aise, qu'il n'a pas sa place dans l'ordre de la société : car le condamner, c'est atténuer la faute de l'infidèle ; le pardonner, c'est tolérer l'adultère.
      Je suis trop têtue pour tromper, et sans doute trop indépendante pour être trompée en retour. Mais embrasser le rôle de la maîtresse, en revanche...

      Je suis tellement d'accord avec toi, et j'aime bien les maîtresses en plus
      On ne vous demande pas de les aimer, juste de les assumer.

    • La couleur du jour ?
      Je voudrais la couleur qui lui aille le mieux : mais puisqu'elle est à la fois blonde, brune et rousse selon le soleil ou peut-être son humeur, je doute de pouvoir lui en choisir une seule. Cheveux mis à part, elle-même a la beauté moirée : elle navigue entre les caractères avec l'aisance d'un reflet de lumière sur de la soie orientale, passant sans heurt d'une couleur à l'autre ; seul l'éclat reste inaltérable. Donnez-moi mille irisations, toutes lui siéraient et pourtant aucune ne parviendrait à épuiser son charme.
      Alors, aujourd'hui, comme les jours passés et ceux à venir, il n'y a pas de couleur du jour, il n'y a que l'infini des couleurs par lesquelles elle me fait passer, parfois simultanément et parfois successivement, et la joie et la sincérité qui les accompagnent.

    • Pourquoi rendre romantique la souffrance ? Comment ? (Rayondelun3)
      Pourquoi ? Parce qu'il n'y a rien de pire qu'une souffrance qui n'a pas de sens. Rendre romantique la souffrance, c'est la justifier, lui donner de la grandeur ; en un sens, c'est presque l'apaiser un peu. On se console en se disant qu'à défaut de bonheur, on aura vécu plus qu'il n'est commun de vivre : que quelque chose de fort s'est passé.
      Comment ? En érigeant notre sensibilité ou notre histoire au-delà du reste, à l'encontre du monde - en se convainquant qu'il s'agit là d'une preuve d'extraordinaire. En somme, en réécrivant sa propre vie pour y mettre en relief nos émois les plus profonds, et glisser dans ceux-ci le cœur de notre identité.

      Parce qu'on n'a pas le choix ?
      J'aime à croire qu'on a le choix (ou que tout du moins, il faut toujours faire comme si on l'avait). C'est parfois (souvent) difficile ou douloureux, et il n'y a pas forcément de bonne solution : mais le choix est là.

    • Penses tu que tu pourrais pardonner la tromperie ?
      Je suis polyamoureuse, et je ne demande rien à mes partenaires, sinon d'être honnêtes avec moi en ce qui nous concerne. Dans ce cadre, toute tromperie possible ne serait que le résultat d'une lâcheté, d'une bêtise ou d'une mesquinerie que je mépriserais sans aucun doute.

      Ca marche ?

      Quoi donc, de mépriser la lâcheté, la bêtise ou la mesquinerie ?

    • Penses-tu que les apparences sont souvent trompeuses ?
      Mais le monde n'est qu'apparences : apparences à côté d'autres apparences, apparences derrière les apparences. Au-delà tout n'est que croyance.

    • 5 livres les plus influents dans votre vie. (Rayondelun3)
      L'Insoutenable légèreté de l'être de Milan Kundera a eu un tel impact dans ma vie, de façon tellement évidente, que je serais aujourd'hui une tout autre personne si je ne l'avais pas lu à 17 ans et redécouvert à 21 ans.
      Mais après celui-là, je peux difficilement compléter la liste : j'en citerais dix autres, et l'influence de ces dix-là réunis serait toujours inférieure à celle qu'a eu L'Insoutenable légèreté de l'être sur moi.
      (Si toutefois il le fallait, je dirais, de façon un peu hasardeuse : Aurélien d'Aragon, Antigone d'Anouilh ; la saga Harry Potter de J. K. Rowling, et L'existentialisme est un humanisme de Sartre. Ou bien La Peste de Camus. Voilà, ça y est, je suis perdue.)

    • Quelle est ta meilleure façon de te détendre ?
      Je me perds, de façon littérale (dans des champs ou des bois, lorsque mes promenades sans fin le permettent) ou métaphorique (dans le flirt, le jeu, l'ivresse, le plaisir esthétique ou charnel, l'oisiveté, les pensées, le sommeil).

    • Te sens-tu à l'aise quand on te prend en photo ?
      Je ne sais pas poser, ni sourire sur les photos. Toute injonction me fige, et d'un coup, je ne sais plus enfiler les masques...
      Mais j'essaye. Depuis quelques mois, j'apprends à me prendre en photo moi-même, et mon corps. Je mets le retardateur, et je ferme les yeux, j'oublie le regard de l'appareil. Je m'oublie moi-même. C'est dans l'oubli que mon visage ou mes courbes, parfois, trouvent la grâce.

      Archives Ask (2020-2024)

    2020

     

    • Crois-tu à la théorie du complot ? Raconte-nous !
      Bien sûr que non, tout le monde sait que les théories du complot c'est un truc inventé par le gouvernement pour nous faire peur.

    • À qui as-tu envie d'offrir un sourire ? (Phesyle)
      À tous les inconnus que je croise dans la rue : à ceux avec qui il m'arrive d'échanger un regard ; à ceux qu'un détail insignifiant du monde nous rend complices ; à ceux dont je me sens proche et même amie, l'espace d'un instant, avant que nos vies ne nous emportent chacun ailleurs, à tous ceux-là je veux sourire, car c'est dans le sourire que se trouve l'apogée de notre rencontre.

    • Qui as-tu embrassé en dernier ?
      Vraiment, était-ce une question à poser en période de confinement ?

    • Quel est le plus beau compliment que tu aies reçu ?
      Un jour, quelqu'un m'a dit que j'avais la grandeur de l'océan.

      Et il s'est noyé ?
      Je n'espère pas, c'est mon rivage.

    • As-tu déjà écrit un poème ? Si oui, de quoi parlait-il ?
      De façon significative, ça a dû m'arriver trois, quatre fois dans ma vie. En fouillant dans mes archives, je suis retombée sur celui-ci (j'avais 15 ans à l'époque) :

      Valse

      Et soudain dans le froid de la nuit elle s'élance
      Fragile silhouette
      Dont les yeux rieurs, emplis d'extravagance,
      Vous font tourner la tête.

      Ses jambes fines tournoient dans l'air silencieux
      Sur un rythme dément,
      Qui, bien que n'étant que dans son esprit furieux,
      L'entraîne diablement.

      Puis, virevoltant dans la nocturne atmosphère,
      Elle éclate d'un rire
      Allumant dans ses prunelles une lumière
      Qu'on nommerait délire.

      Rien ne pourrait arrêter la folle Joconde
      Car c'est dans sa psychose
      Qu'est sa sensation d'avoir conquis le monde
      A son apothéose.

      Comme elle aime parfois flirter avec le vide
      Cette fille de nuit
      Fait parfois tenir sa vie à un fil, placide :
      C'est pour chasser l'ennui.

      Ah, qu'elle est belle, dans ses divagations !
      Mais la grâce incarnée
      En train de danser avec l'aliénation
      Ce n'est qu'une araignée !

      (Sinon, j'avais écrit un haïku il y a deux ans : http://pause-cafe-sans-cafe.eklablog.com/nuit-printaniere-a144231848 )

      Vous êtes toujours tellement élégante... (Phesyle)
      Mademoiselle !
      De la part d'une des personnes dont j'estime le plus le sens esthétique, et dont la simple sensibilité me touche toujours, le compliment n'a pas de prix...

    • Que penses-tu de la neige ?
      J'aime le silence qu'elle dépose sur le monde en tombant.

    • Écris sur le thème : l'amouuuuur (Bleujaune)
      http://pause-cafe-sans-cafe.eklablog.com/vivre-du-vert-et-de-l-amur-a204100200
    • Quelle est la chose la plus dangereuse que tu aies faite ?
      J'ai la mauvaise habitude de traverser au feu rouge (ou pire : en-dehors du passage piéton) sans prendre la peine de regarder avant.

    • Que fais-tu en ce moment ?
      J'écoute le swing de 3h du matin à 2h du matin, parce que je suis décadente (ou bien encore à l'heure d'été, qui sait).


    • La dernière chose que vous avez faite vendredi avant le confinement ?
      J'ai marché huit heures d'affilée dans la montagne, entre les rochers et l'herbe sèche. Là-haut il y avait un lac dont la surface était à moitié gelée, alors je suis allée faire quelques pas dans l'eau. Quand je suis ressortie, je ne sentais même pas la fraîcheur de la neige sous mes pieds nus.
      J'ai regardé le paysage, ces entrelacs de gris, de beige et de blanc qui dominaient le roux des bois d'automne plus bas, et l'infini du bleu du ciel. J'ai pensé au ciel francilien qui m'attendait et sous lequel on voit si peu d'étoiles, et j'ai respiré l'espace en prévision.

    • Comment exprimes-tu habituellement tes émotions ?
      Je viens de lire un passage de Yann Andréa Steiner où Duras raconte qu'il y a des pleurs qui sont devenus une nécessité de sa vie.
      J'essaye de remonter le temps. Une semaine, deux semaines. Un mois, deux mois. Trois mois, quatre mois. Cela fait quatre mois que je n'ai pas pleuré véritablement. Ce ne sont pourtant pas les occasions ni l'envie qui ont manqué. J'ai peur de ne plus savoir pleurer.

    • Quelle est la meilleure chose à faire pour un premier rendez-vous amoureux ?
      C'était la première fois que je le voyais de toute ma vie. Je suis allée à sa rencontre, je me suis arrêtée devant lui, il m'a dit bonjour, et la rue assourdissante autour de nous hurlait...
      Alors, doucement, j'ai enlevé mon masque, j'ai enlevé son masque, je me suis penchée vers lui, il a voulu me tendre sa joue, j'ai glissé ma main derrière son cou pour l'arrêter, et je l'ai embrassé.

      C'est MAGNIFIQUE, digne des plus grands films d'amouuur, j'adooore (Bleujaune)
      Moi aussi, j'ai trouvé ça très beau à vivre. Après le baiser, il m'a dit bonjour quatre fois d'affilée au moins.


    • Selon toi, y a-t-il un mot dont la sonorité ou l'orthographe est en total désaccord avec son sens ? (Monade)
      C'est un peu à côté de la question, mais je trouve ça amusant que le mot cédille n'en comporte pas, alors qu'on aurait vraiment envie de lui en glisser une.

    • Imagine que le monde est en pause pendant 24 heures, il n'y a que toi qui puisses bouger. Que ferais-tu ?
      Je marcherais dans toutes les rues, j'emprunterais tous les sentiers. Et j'irais loin, bien loin, par la Nature...

      Heureux comme avec un femme ? (Miaou-Miaou)
      Heureuse comme avec une femme, oui. Ou un homme. Ou plusieurs. Qui sait ?
      (Bien joué pour la référence à Rimbaud !)

    • Qu'est-ce qui te rend spécial ?
      Je sais remonter mon pantalon sans les mains. Le reste n'est que futilité, que je partage par ailleurs souvent avec le commun des mortels qui en valent la peine – ce n'est pas tant que ça, je vous l'accorde.

    • Les étoiles filantes ont-elles le pouvoir d'exaucer les vœux ?
      J'avais déjà parlé des étoiles filantes et des vœux il y a quelques temps, ici.

      Depuis, j'ai cessé de demander quoi que ce soit aux étoiles filantes, fût-ce des bonnes surprises. Je continue de penser que les deux sont semblables, que l'étoile filante est la lampadophore incarnation du vœu, ou bien que celui-ci est l'abstraction fantasmée de l'étoile filante – c'est pareil. Mais simplement, je crois que ce n'est pas aux étoiles de porter mes espoirs et attentes. Je ne sais pas faire de vœux, je l'ai déjà dit : mais c'est que j'aime trop l'altérité du monde pour vouloir justement l'altérer par une volonté que j'imposerais aux étoiles. Elles sont trop belles et moi trop fière pour ça.

      Maintenant, quand je vois une étoile filante, je suis éblouie, tout simplement parce qu'elle est là, là où je ne l'attendais pas, là où je ne l'attendais plus, là où je n'aurais pas osé l'attendre. J'ai à peine le temps de comprendre que c'est là une étoile filante que l'étoile filante n'est plus là. Mais le vœu, le miracle s'est exaucé sous mes yeux, au-dessus de moi, loin dans la voûte nocturne. Ce miracle est d'autant plus fulgurant que depuis cet été, j'attache parfois un nom à toutes les étoiles que je vois filer – le même depuis la nuit des temps de mes vies antérieures, celui qui me tient lieu de rivage.

      Alors, l'instant d'un prénom, l'étoile filante, le vœu et le miracle ne forment qu'un, traversant mon ciel et mon âme, avant de s'évanouir là où le temps reprend ses droits.

    • Quelles célébrités feraient un couple idéal ?
      Albert Camus et Maria Casarès.
      Quand on me demande quelle personne du passé j'aurais aimé être, je ne sais jamais trancher : Camus et aimer Casarès, ou Casarès et aimer Camus ? Je voudrais être les deux à la fois, aimer les deux à la fois.

    • Si tu étais un chien, penserais-tu en aboiements ?
      Miaou. (Parce que je suis un chien bilingue.)

    • As-tu déjà changé d'école ? Pourquoi ?
      J'étais dans la meilleure classe préparatoire de France, qui m'a poliment fait comprendre qu'il fallait que je fasse ma deuxième année ailleurs. Dans un milieu aussi élitiste, le renvoi manque encore trop de panache pour que je puisse prétendre au titre de vilaine fille ou de mauvaise élève, et j'en suis navrée.

      "chu kanmem sorti d'une grande école... à coups dpompes, c'est entendu, méhenfin..." (Phesyle)
      Y sortir à coups de pompe à défaut d'y sortir en grandes pompes. :'(
      Les Shadoks sont fiers. :( (Phesyle)
      Vous sous-entendez que je vous pompe l'air ? :'(
      me non (Phesyle)
      de Platon ?!

      Archives Ask (2020-2024)

    • Si tu pouvais changer de prénom, le ferais-tu ? Si oui, lequel choisirais-tu ?
      Maintenant, quand je rencontre des gens, je ne leur dis plus mon vrai prénom, je leur propose de me trouver un nouveau prénom. Rien que pour toi, je serai Robertine, Mai Linh, Alice ou Rose, cela ne tient qu'à toi de voir ce qui me sied le mieux, et je me plierai à ton choix sans mot dire.
      Mais étonnamment, l'idée enchante rarement les gens autant que moi, comme si le vrai prénom avait une valeur sacrée.

    • Quel genre de fleur doit-on offrir à une fille ?
      Mon éléphant, il aime les fleurs de toutes les couleurs, mais il a quand même un faible pour les jaunes. Et pourvu que ça se mange, aussi.

    • Quel est le meilleur endroit pour cacher des choses ?
      Au fin fond de la nuit, là où tout le monde dort. Juste avant l'aube.
      Ou dans une boîte de serviettes hygiéniques.

    • Combien de fois es-tu tombé amoureuse ?
      De la vie ? Des milliers, des millions de fois.

    • Quelle est la meilleure façon de s'excuser ?
      Avant même la concision et le fait de ne pas essayer de se chercher des excuses, je crois qu'il faut savoir présenter ses excuses seulement quand il le faut, pour que les excuses gardent leur valeur. C'est là que je fais la différence entre "Je suis désolée" et "Je te présente mes excuses", voire "Je te demande pardon".

    • Quelles villes aimerais-tu visiter ?
      Toutes les grandes villes là où l'inconnu m'attend, là où l'espace est immense de lieux, de chemins et de rencontres. Pourvu que j'y aie des amours.

    • Es-tu allergique à quelque chose ?
      J'aime prétendre que je suis allergique à la tristesse. Il y a quelques années, je ne m'autorisais que 38 secondes de tristesse par jour, un quota que je remplissais rarement par ailleurs.

    • Qu'aimerais-tu dire à ton toi du futur? (The Librarian)
      J'ai un document où il m'arrive d'écrire des entrées à destination de mon moi du futur, justement.
      J'ai beaucoup de questions pour elle. Est-ce que c'est bien ce que je crois ? Est-ce que j'ai raison d'agir ainsi ? Où vais-je ?
      Parfois aussi je lui fais des promesses, ou je lui demande d'en honorer pour moi. Je te promets de devenir meilleure pour toi. Mais s'il te plaît, toi, n'oublie pas ça.
      C'est comme une relation en aveugle. Je prends soin d'elle et elle prend soin de moi, mais nous sommes toutes deux dans des temporalités qui nous empêchent de le voir en même temps. Il faut se lancer dans le vide.
      Parfois aussi je lui raconte, pour qu'elle n'oublie pas pourquoi, à un moment donné, elle a agi ainsi. Pour qu'elle se souvienne avoir pensé ça. Les doutes, les erreurs, les cheminements.
      Je veux lui dire que j'ai vécu, que je vis, que je vivrai encore. Qu'à n'importe quel moment elle pourra compter sur moi, vivre, qu'à n'importe quel moment elle pourra se retourner vers moi et voir ce qu'on a avancé.
      Qu'on peut se faire confiance, l'une l'autre.
    « Archives Ask (2018-2019)

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